Mise en cause dans une affaire de traite d’êtres humains

L’Opus Dei, influente institution catholique conservatrice, est au cœur d’une enquête judiciaire en Argentine pour des faits présumés de traite d’êtres humains et d’exploitation. Cette affaire a des répercussions jusqu’à Rome.

Une quarantaine de femmes, originaires d’Argentine, d’Uruguay, du Paraguay et de Bolivie, affirment avoir été recrutées adolescentes sous prétexte d’études, avant d’être isolées et forcées à travailler comme domestiques sans salaire ni droits sociaux, entre 1974 et 2015.

L’avocat argentin Sebastián Sal, qui représente les plaignantes, dénonce une « servitude » organisée impliquant des méthodes de contrôle sévères, allant jusqu’à l’usage imposé d’instruments de pénitence corporelle. Les témoignages font état d’un isolement total, de privation d’autonomie, et d’un endoctrinement religieux culpabilisant toute tentative de départ.

Quatre responsables argentins ont déjà été mis en examen en 2024. L’affaire prend aujourd’hui un nouveau tournant décisif : Mariano Fazio, actuel numéro deux de l’Opus Dei à Rome et ex-vicaire régional en Argentine, pourrait, à son tour, être poursuivi. Ce rebondissement expose les plus hautes sphères de l’organisation et constitue un premier test majeur pour le pape Léon XIV, récemment élu.

L’Opus Dei rejette en bloc les accusations, affirmant que les femmes avaient consenti librement à leur vocation et reçu un traitement respectueux.

Les investigations se poursuivent. Un juge argentin doit prochainement décider de l’ouverture d’un procès qui pourrait faire date dans l’histoire de l’Église catholique.     

(Source : Le Monde, 17.07.2025)

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  • Auteur : Unadfi