
Cent ans après le retentissant procès de John Scopes, accusé d’avoir enseigné la théorie de l’évolution en 1925 dans le Tennessee, le créationnisme n’a pas disparu. Bien au contraire.
Malgré les revers juridiques et le consensus scientifique en faveur de l’évolution, une part significative des Américains adhère encore à une lecture littérale de la Genèse, croyant que la Terre a été créée en six jours il y a seulement quelques milliers d’années.
Ce courant, incarné par des figures comme l’Australien Ken Ham, prospère notamment à travers des institutions comme le Creation Museum et l’Ark Encounter, situés dans le Kentucky et visité chaque année par plus de 1,5 million de personnes. On y retrouve une reconstitution grandeur nature de l’arche de Noé et des scènes où humains et dinosaures cohabitent dans le jardin d’Éden.
Des conclusions dogmatiques et pas scientifiques
Selon les sondages, entre 16 % et 33 % des adultes américains partagent cette vision. Cela malgré les mises en garde de la communauté scientifique, qui rappelle que ces croyances contredisent les connaissances établies en biologie, en géologie et en paléontologie. L’Académie nationale des sciences dénonce notamment l’approche créationniste, qui impose une conclusion dogmatique au lieu de suivre la méthode scientifique.
Si les tribunaux ont, à plusieurs reprises, invalidé les tentatives d’interdire l’enseignement de l’évolution (en 1968, 1987 et 2005), le créationnisme continue de séduire une partie de l’opinion, souvent soutenue par des réseaux religieux et éducatifs évangéliques.
En 2024, un sondage Gallup révélait encore que 37 % des Américains croyaient que Dieu avait créé les humains dans leur forme actuelle, il y a moins de 10 000 ans.
(Source : Entrevue.fr, 21.05.2025)