
Derrière l’acronyme MGTOW, pour Men Going Their Own Way, se cache un mouvement masculiniste radical qui rejette le féminisme. Et les femmes en général.
Né aux États-Unis, le MGTOW prône le célibat volontaire et les relations sans lendemain. Il estime que la société moderne est influencée par le féminisme et opprime les hommes. Le MGTOW repose sur une idée simple : les femmes seraient vénales, manipulatrices et toxiques. Pour « reprendre le contrôle », des hommes choisissent ainsi de s’éloigner des relations amoureuses et affectives. Ils sont convaincus qu’ils ne peuvent être réellement libres qu’en vivant sans femmes. Leur manifeste affirme vouloir « rejeter les idées préconçues et les habitudes culturelles idiotes qui s’adressent à un homme aujourd’hui » et refuser que ceux-ci « s’agenouillent et soient asservis comme de vulgaires objets ».
Derrière cette « philosophie » se cache une haine profonde du féminisme, perçu comme la cause de leur mal-être. Propulsé par les réseaux sociaux et porté par des figures publiques, le MGTOW s’inscrit dans une galaxie plus large appelée « machosphère », où l’on retrouve aussi les « incels » ou les « alphas », tous unis par une rhétorique antiféministe. Pour Jie Liang Lin, anthropologue des médias, « même si ce mouvement est davantage passif-agressif, il reste dangereux pour les femmes, car il abrite une vision profondément misogyne et suspecte des femmes ».
Loin d’être un phénomène marginal, cette idéologie a déjà montré son potentiel de dangerosité. En 2020, Mickaël Philetas, un coach en séduction autoproclamé et adepte du MGTOW, a tué son ex-compagne Mélanie Ghione. « C’est cette idéologie qui a légitimé ses actes violents et son passage à l’acte », rappelle le magistrat David Sénat dans le podcast La Voix du crime .
Source : TF1, 11.03.2025