Sukyo Mahikari

L’association Sukyo Mahikari (1) existe depuis plus de 30 ans à Rouen. Le responsable local, Alain, adepte depuis 35 ans, explique que l’activité première de l’association est la purification de l’âme ainsi que du corps psychologique et physique. Le spirituel reste primordial, ajoute le responsable. Ce dernier a accepté que le journaliste du Bulletin de l’arrondissement de Rouen assiste à une séance au cours de laquelle il procède à une « transmission de la lumière » à « effet purificateur » sur une jeune femme, le canal de transmission étant la paume de sa main.
Lire la suite

Editorial

Ce numéro de Bulles s’ouvre sur un hommage à Jacques Trouslard, récemment décédé au terme d’une vie très active, consacrée entre autres, à la défense des victimes de sectes. Chacun d’entre nous gardera en mémoire son engagement et se souviendra de la pertinence de ses analyses autant que de son humour et de sa modestie tout au long de son combat.

Les trois témoignages publiés dans ce numéro, s’ils sont représentatifs de nombreux cas d’emprise psychologique dont les ADFI sont témoins, montrent que l’on peut en sortir. Nous souhaitons qu’ils permettent aux familles qui se sentent si impuissantes devant l’abus de pouvoir exercé sur leur proche, de garder toujours présent à l’esprit que la sortie est possible, même s’il faut attendre parfois longtemps.

Le point commun aux histoires de ces trois jeunes femmes est la rencontre d’une personne manipulatrice (professeur, voyant ou thérapeute) qui les a écoutées, mises en confiance, et leur a apporté un mieux-être provisoire. Puis, progressivement conduites à croire que ce « gourou » possédait des connaissances supérieures, ou des pouvoirs occultes, et incitées à n’en pas faire état devant des personnes extérieures, elles ont commencé une descente dans les arcanes de la déraison. Amenées à parler d’elles mêmes, à dévoiler entièrement leur intimité, elles ont donné au « gourou » tout pouvoir pour les assujettir et pour les retenir par la culpabilité et la peur.

Ce qui a permis la sortie d’emprise est propre à chaque victime, mais ces récits mettent en lumière l’importance des liens familiaux conservés, et parfois d’une mobilisation rapide de l’entourage aidé et soutenu par une association ayant l’expérience de ces situations.

On lira, enfin, le deuxième volet de l’entretien avec Guy Rouquet sur le chamanisme. Le précédent article traitait des rapports entre chamanisme et religion, les questions portent ici sur les rapports du chamanisme avec la médecine.

Je croyais trouver de l’aide…

La jeune femme qui raconte ici son expérience est venue trouver l’ADFI dans un but de prévention, pour mettre en garde contre une fausse thérapie.
Son témoignage nous permet, une fois encore, de souligner l’importance de prendre des précautions avant de s’engager dans une thérapie. Les familles, si éprouvées et impuissantes face à la mise sous emprise d’un de leurs proches, trouveront dans cet exemple la confirmation qu’elles ont raison de garder toujours le contact, dans l’attente d’une prise de conscience au cours de laquelle leur présence et leur soutien seront précieux.
Ce témoignage a également été recueilli par un journaliste de la Tribune de la Santé.

Lire la suite

Un an dans un groupe d’inspiration Gurdjieff

En 2005 et 2006, Bulles avait publié une série d’articles sur le Système Gurdjieff[voir Bulles n°83, 85, 89 et 92]]. Le troisième, Les Groupes Gurdjieff aujourd’hui, traitait de la pratique et de ses conséquences. Le récit qui suit en est une illustration récente. Dans une démarche d’ouverture et de développement personnel, la jeune femme qui témoigne ici a intégré un de ces groupes et suivi l’enseignement d’un «maître» ; mais sa capacité à garder un certain recul lui a permis d’en sortir avant d’être engagée au point de perdre son autonomie.

 

Lire la suite

Toute une famille mobilisée

Nadine, professionnelle de santé, a été entraînée en quelques mois, avec son compagnon, dans un enfermement psychologique qui a failli la conduire en hôpital psychiatrique, avec des risques pour sa carrière.
Constatant des changements incompréhensibles dans la vie et les relations du couple, l’entourage a réagi rapidement, s’informant pour comprendre, prenant conseil auprès de l’ADFI locale sur les attitudes à adopter face à une telle situation, et essayant d’agir ensemble.

Lire la suite

Je croyais trouver de l’aide…

La jeune femme qui raconte ici son expérience est venue trouver l’ADFI dans un but de prévention, pour mettre en garde contre une fausse thérapie.
Son témoignage nous permet, une fois encore, de souligner l’importance de prendre des précautions avant de s’engager dans une thérapie. Les familles, si éprouvées et impuissantes face à la mise sous emprise d’un de leurs proches, trouveront dans cet exemple la confirmation qu’elles ont raison de garder toujours le contact, dans l’attente d’une prise de conscience au cours de laquelle leur présence et leur soutien seront précieux.
Ce témoignage a également été recueilli par un journaliste de la Tribune de la Santé.

Lire la suite

Toute une famille mobilisée

Nadine, professionnelle de santé, a été entraînée en quelques mois, avec son compagnon, dans un enfermement psychologique qui a failli la conduire en hôpital psychiatrique, avec des risques pour sa carrière.
Constatant des changements incompréhensibles dans la vie et les relations du couple, l’entourage a réagi rapidement, s’informant pour comprendre, prenant conseil auprès de l’ADFI locale sur les attitudes à adopter face à une telle situation, et essayant d’agir ensemble.

Lire la suite

Un an dans un groupe d’inspiration Gurdjieff

En 2005 et 2006, Bulles avait publié une série d’articles sur le Système Gurdjieff. L’un d’eux,  » Les Groupes Gurdjieff aujourd’hui « , traitait de la pratique et de ses conséquences.

Le récit qui suit en est une illustration récente. Dans une démarche d’ouverture et de développement personnel, la jeune femme qui témoigne ici a intégré un de ces groupes et suivi l’enseignement d’un « maître » ; mais sa capacité à garder un certain recul lui a permis d’en sortir avant d’être engagée au point de perdre son autonomie.

Lire la suite

L’endoctrinement à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf

S’appuyant sur son expérience à l’intérieur du « mouvement anthroposophe », illustrant son analyse de nombreux exemples, l’auteur dévoile les bases implicites de l’enseignement dans les écoles Steiner-Waldorf et permet ainsi de mieux comprendre le paradoxe souvent perçu de l’extérieur, d’une pédagogie de l’éveil attractive et d’un système de pensée fermé qui génère des dérives et rend difficile une ouverture au « monde extérieur ».

L’Anthroposophie est la doctrine de Rudolf Steiner (1861-1925), philosophe, théosophe, mystique et pédagogue du début du XXe siècle, originaire d’Autriche-Hongrie. La Société Anthroposophique, association qui se donne pour mission de propager sa doctrine ésotérique, est issue d’une scission intervenue en 1913 au sein de la Société Théosophique. La doctrine de Rudolf Steiner comporte un vaste enseignement d’ordre gnostique comprenant des éléments aussi divers que la réincarnation et le karma, la nature solaire du Christ, les différents corps subtils de l’Homme, etc. Mais cette doctrine n’est pas seulement un ensemble théorique. Rudolf Steiner a également proposé les bases de nouvelles activités dont certaines ont connu un succès planétaire : parmi celles-ci, on peut citer les produits cosmétiques de la firme Weleda, l’agriculture biodynamique, et la pédagogie Steiner-Waldorf.

Sur le site internet de la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf, ou lors d’une journée porte ouverte de l’une de ces écoles, personne ne vous parlera ouvertement des liens entre la pédagogie Steiner-Waldorf et la doctrine anthroposophique. On vous parlera d’une pédagogie plaçant l’épanouissement de l’individu au cœur de ses préoccupations, en prenant en compte le caractère unique de ce dernier grâce à une conception de l’entité humaine. Tout au plus présentera-t-on Rudolf Steiner en tant que pédagogue et philosophe du siècle dernier, tandis que les écoles Steiner-Waldorf seront surtout décrites comme des institutions innovantes, au même titre que les écoles Freinet ou Montessorri. On ne fera pas état de l’Anthroposophie en tant que doctrine ésotérique constituant le socle théorique de cette pédagogie, ni surtout des liens humains, voire institutionnels[1], qui associent de fait les structures Steiner-Waldorf et la Société Anthroposophique[2].

Et pourtant, ces liens entre les écoles Steiner-Waldorf et l’œuvre de Rudolf Steiner, ainsi qu’avec l’institution qui la promeut, sont bien réels. Je peux en témoigner à plusieurs titres : en tant qu’ancien élève ayant fait la majeure partie de sa scolarité dans ces écoles, ancien enseignant de ces écoles ayant effectué sa « formation pédagogique » à l’Institut Rudolf Steiner de Chatou (sorte d’IUFM des écoles Steiner-Waldorf en France), et ancien membre de la Société Anthroposophique ayant, pendant des années, collaboré étroitement avec son Comité Directeur. De 1979 à 1989, j’ai été élève des écoles Steiner-Waldorf de Verrières-le-Buisson et Chatou, en région parisienne. J’avais neuf ans quand mes parents, déçus par l’Éducation Nationale, m’ont mis dans cette école. A la fin de ma scolarité, durant mes années de Lycée, j’ai assisté au sein-même de mon école à quelques conférences traitant de conceptions anthroposophiques[3]. C’est pourquoi, de 1990 à 1995, jeune étudiant, j’ai eu envie de fréquenter assidûment les conférences publiques de la Société Anthroposophique à Paris, dont j’ai ensuite été membre de 1995 à 2009. Entre 1992 à 2004, j’ai également été, avec quelques interruptions, professeur dans les deux écoles Steiner-Waldorf de la région parisienne. Pendant cette même période, et jusqu’à ma démission en 2009, je collaborais étroitement avec le président de la Société Anthroposophique en France, notamment sur la question des jeunes, pour lesquels j’avais été chargé d’imaginer une « formation anthroposophique ». Il était d’ailleurs question, dans la conception de cette future formation, de s’adresser prioritairement aux anciens élèves Steiner-Waldorf qui « portent dans leur karma de rencontrer l’Anthroposophie », selon les propres mots de Bodo von Plato, membre du comité Directeur de la Société Anthroposophique Universelle, avec lequel je collaborais à ce projet. J’ai donc été un membre important de cette Société Anthroposophique, donnant des conférences, animant des groupes de travail et écrivant des articles dans les différentes revues, ayant écrit un livre paru dans l’une de leurs maisons d’édition[4]. J’avais même parfois le « privilège » de rencontrer l’un des membres du comité directeur de la Société Anthroposophique Universelle, dont le siège est situé près de Bâle en Suisse. Au sein même de la Société Anthroposophique, j’ai été membre de l’École de Science de l’Esprit, c’est-à-dire de la catégorie spéciale d’anthroposophes ayant accès aux vérités ésotériques supérieures qu’il n’est pas permis de communiquer, même aux simples membres de la Société Anthroposophique. Je participais aux Leçons ésotériques, c’est-à-dire le culte secret de cette École de Science de l’Esprit[5]. Ce culte avait d’ailleurs lieu au sein même des locaux de l’école Steiner Verrières-le-Buisson.

Aujourd’hui, avec du recul, il est clair pour moi que ce qui m’a conduit à devenir un membre actif et éminent de cette organisation à caractère sectaire trouve son origine dans ma scolarisation dans une école Steiner-Waldorf à l’âge de 9 ans, le reste de mon parcours n’ayant été que la suite logique des effets de l’endoctrinement que j’y avais subi.

[…]

Lire la suite