Privée des siens, elle choisit la mort

À New York, Faigy Mayer, issue d’une communauté hassidique ultra-orthodoxe, a mis fin à ses jours. Elle l’avait quitté cinq ans auparavant mais souffrait encore de ne plus voir ses parents qui considéraient qu’elle n’était « plus assez bien » à leurs yeux.

Depuis plusieurs mois, elle avait rejoint l’association Traces qui aide d’anciens membres de communautés ultra-orthodoxes à se sortir de leur vie séculaire.
Malgré cela, l’éloignement restait insupportable : elle avait déjà survécu à une tentative de suicide et avait été hospitalisée à trois reprises pour dépression. Ariel, ancien hassidique, raconte que Faigy Mayer souhaitait avant tout la visite de ses proches durant ses hospitalisations.
Libelle Polaki, une autre ex-adepte, amie de Faigy, raconte comment elles avaient essayé de se soutenir mutuellement : « elle semblait heureuse d’en être sortie et de rencontrer de nouvelles personnes ».
Elles riaient ensemble de sortir avec des garçons non-juifs, le pire interdit aux yeux de leurs familles.
Mais leur insertion dans le « monde extérieur » n’était pas si simple. Le niveau scolaire acquis dans les écoles privées de la communauté n’était pas suffisant pour pouvoir intégrer le secondaire. Elles n’en avaient pas les moyens non plus. Libelle Polaki explique que tous les sortants de cette communauté passent leur vie entière à essayer de rattraper leur retard scolaire et social.
Durant ses cinq années de liberté, Faigy Mayer n’est pas parvenue à oublier les siens. Elle pensait notamment à ses neveux qui ne pourraient pas profiter de ce qu’elle découvrait à l’extérieur.
Ses nouveaux amis savent que la seule chose qui manquait à Faigy Mayer était sa famille et qu’aussi nombreux qu’ils puissent être, ils ne l’auraient jamais remplacée. Eux aussi vivent difficilement loin des leurs : « les quitter c’est comme atterrir sur une
autre planète »

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(Source : People Magazine, 22.07.2015)