Plainte contre le gourou des Guerriers de Lumière

Élysée Adé, leader de la secte des Guerriers de Lumière, a été mis en examen pour abus frauduleux d’état de faiblesse en octobre 2015. Trois de ses adeptes ont porté plainte.

Après plusieurs échecs professionnels, Élysée Adé se déclare « conseil thérapeute » et essaie d’attirer ses futurs disciples par l’intermédiaire d’activités gratuites. Il propose des cours de kung-fu en plein air ou des conférences philosophiques. Il se transforme rapidement en sexologue autodidacte, organisant de nombreuses « thérapies », dont certaines au contenu explicitement sexuel. Il forme alors autour de lui un groupe d’adeptes et étend son emprise, notamment sur la gente féminine. Son postulat de départ serait que « 99 % des femmes souffrent d’anorgasmie ». Sa méthode permettrait alors à ses adeptes de franchir les « huit portes orgasmiques » et aux femmes de se hisser au rang de Female Orgasm Xpert (FOX).
Ces séances se transforment en relations sexuelles qu’Élysée Adé enregistre pour que ses élèves s’améliorent et puissent devenir à leur tour thérapeute. Dans cette communauté, le gourou a des élues qu’il appelle ses « épouses » et les hommes jouent un rôle secondaire. Aucune des femmes, mise à part la véritable épouse du gourou, n’a accès à la maternité, car celle-ci est incompatible avec les règles du groupe.
 

Élysée Adé exerce ainsi une domination sur toutes ses femmes, alternant la rudesse et la douceur. Il contraint certaines adeptes – en particulier celles du cercle fermé des FOX – à un régime spécial pour ne prendre trop de poids, les obligeant également à des exercices pénibles. Les témoignages révèlent que le gourou cherche les failles de chacun, afin de pouvoir s’immiscer dans la vie des couples ou des familles.

Le juge a décidé de faire intercepter les très nombreux SMS reçus par les femmes et de donner à entendre les longues conversations téléphoniques entre Élysée Adé et ses adeptes. L’instruction est en cours, le gourou étant mis en examen pour abus frauduleux d’état de faiblesse.

(Source : L’Express, 02.11.2016)