Le rapport de 1995 jugé caduc : une idée fausse

Suite à l’article intitulé : « Témoins de Jéhovah, un long combat pour ne plus être catalogué comme une secte », publié le 3 septembre 2012 dans le Monde, l’UNADFI tient à apporter les précisions suivantes :


Dans son rapport « Les sectes en France » publié en 1995 et consultable en ligne, l’Assemblée Nationale française, a dressé une liste des groupes sectaires sévissant en France, en s’appuyant sur 10 critères qui figurent au rapport. Ce rapport fait figure de photographie à un instant T, ce qui est le propre des rapports des commissions parlementaires sur les sujets de société. Les faits constatés sont la transcription d’une réalité qui, par essence, ne peut être caduque.
Aujourd’hui, l’explosion du nombre de groupes sectaires amène les observateurs tant institutionnels qu’associatifs à estimer cette liste obsolète quant au nombre de mouvements. Ces observations sont partagées par les instances européennes travaillant sur le sujet, à la suite du croisement d’informations remontant des différents pays de l’Union.

En 2005, le Premier ministre a, dans sa circulaire du 27 mai, recommandé aux instances administratives de privilégier un recours aux 10 critères contenus dans le rapport de 1995, considérés comme toujours pertinents, pour déterminer la nature des dérives sectaires de mouvements observés. Par ailleurs, en application du principe de la séparation des pouvoirs, le Premier ministre, chef de l’exécutif, ne peut en aucune façon remettre en question un rapport établi par l’instance législative. Les groupes sectaires, qui n’ont que faire des principes constitutionnels, ont beau jeu de répandre l’idée que ce rapport est caduc. Un exemple supplémentaire de leur volonté de travestir la réalité en se jouant de la méconnaissance des mécanismes institutionnels.

Réaction du CLPS

Gilbert Klein, docteur en droit, président du Cercle laïque pour la prévention du sectarisme (CLPS) a adressé un courrier au journal « Le Monde ». Il s’étonne de la teneur de l’article de Stéphanie Le Bars. En effet, cette dernière s’efforce de démontrer qu’adhérer au mouvement des Témoins de Jéhovah « libère de la grande délinquance ». Si dans ce cas précis, « on peut admettre un bénéfice, faut-il en déduire que la conversion est la panacée ? » demande Gilbert Klein. Car on peut se demander si « une addiction » n’est pas remplacée par une « dépendance » à un groupe.

Lire l’intégralité de ce « courrier des lecteurs » sur le blog du CLPS.