Le documentaire de Jasper Lake a libéré la parole d’anciens élèves d’autres écoles Steiner

Depuis sa diffusion des anciens élèves se sont manifestés faisant état de faits similaires dans d’autres écoles Waldorf.

La journaliste Linda Jerneck a été élève de l’école Waldorf de Kristofferskolan. Même si l’environnement lui a convenu, elle reconnaît qu’il est temps d’enquêter sur la pédagogie Steiner. Depuis la diffusion du documentaire explique-elle, d’anciens enseignants reconsidèrent leur travail et se demandent s’ils ont pris en compte tous les élèves ou s’ils ont été éblouis par ceux qui ont le mieux réalisé les idéaux de Rudolf Steiner. Elle ajoute « Waldorf ne convient pas à tous », en particulier aux élèves dyslexiques ou souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme.

La journaliste se souvient aussi que les élèves étaient si habitués à devoir toujours défendre l’école face à des étrangers que lorsque l’Inspection scolaire suédoise venait les contrôler, ils pesaient chacun de leurs mots.

En voyant le documentaire le souvenir de tous les mauvais enseignants est revenu à la mémoire d’Agnes Scott, 30 ans. Scolarisée entre 1998 et 2007 dans l’école Waldorf de Martinskolan dans la banlieue de Stockholm, elle se rappelle les brimades et les moqueries de nombreux enseignants qui pouvaient tout faire. « Si un élève disait quelque chose de méchant à propos d’un autre élève, l’enseignant en riait au lieu de le punir ».

Agnès et d’autres ont parfois protesté contre l’intimidation par des enseignants. Mais les oppositions aux enseignants n’étaient pas du tout tolérées.

Comme à Solvikskolan les étudiants étaient secrètement classés en quatre tempéraments dès le premier jour d’école. « Le professeur avait décidé qui j’étais, il m’était impossible de m’en libérer, déplore-t-elle. Ce n’est qu’après avoir quitté l’école qu’elle a compris pourquoi les élèves n’étaient pas traités de façon égalitaire.

Martinskolan était plein de règles incompréhensibles, se rappelle Agnès. Le maquillage, le football et les bandes dessinées étaient interdits. « Vous n’aviez pas le droit de porter des vêtements noirs ou du texte sur vos vêtements, d’écrire à l’encre, de lire des bandes dessinées – vous étiez encouragé à ne pas avoir de télévision à la maison ». « Il y avait beaucoup de règles qui n’ont jamais été expliquées ».

Partir de l’école a été difficile pour elle, car les enseignants lui avaient fait peur en racontant que les écoles municipales étaient très difficiles. Lorsqu’elle a finalement rejoint l’école publique, elle était à la traîne sur plusieurs sujets, en termes de connaissances. Mais elle n’a pas regretté son choix. « Au lycée, j’ai pu utiliser de vrais manuels et j’ai été accueillie avec respect par les professeurs, ils me considéraient comme un être humain ».

(Sources : Expressen 19.05.2021 & Aftonbladet, 30.05.2021)

  • Auteur : Unadfi