L’association «Famille Ave Maria de l’enfant Jésus » soupçonnée d’escroquerie

Une enquête préliminaire vient d’être ouverte pour « abus de faiblesse sur une personne vulnérable en liaison avec une entreprise sectaire, abus de confiance et escroquerie » concernant une association « La Famille Ave Maria de l’enfant Jésus » implantée à Vescavoto en Corse, a indiqué le procureur général Paul Michel.


Cette enquête préliminaire a été ouverte il y a plusieurs semaines par le procureur, Jean-Jacques Fagni, à la suite d’un signalement. La police judiciaire de Bastia et les renseignements généraux multiplient les enquêtes, tout comme l’administration fiscale.

L’association est dirigée par une ancienne aide-soignante, Agnès Mignoni, 46 ans qui se fait appeler « la messagère ». Elle porte un voile blanc et un habit religieux immaculé, avec un portrait de la Vierge en plastron. Sur son site internet, elle affirme avoir eu une première apparition le 23 juin 1986 puis, en mars 1990, la Vierge lui aurait montré « une croix glorieuse surgissant au pied d’un rosier enflammé ».

Le procureur, Jean-Jacques Fagni, constate qu’il existe « une forte personnalisation autour de cette femme » et, par ailleurs, il relève un appel de fonds incessant. Un homme originaire de Clermont-Ferrand a d’ailleurs porté plainte à ce sujet : son épouse, « fascinée par la Messagère » avait vidé le compte familial de 12.000 euros.

Toujours sur son site internet, l’association se prévaut de soutiens de l’église et du Vatican ce qui a été formellement démenti par un porte-parole de l’évêque d’Ajaccio.

Lors de la « semaine de la Vierge » en Corse, au mois de septembre, Agnès Mignoni loue un appartement dans le village de Pancheraccia où, « allongée sur un lit, crucifix en main », elle montre aux pèlerins de « prétendus stigmates » du Christ.

Source : Le parisien, Jean-Marc Ducos, 30.07.2009 & AFP, 30.07.2009