Grandir au sein d’une secte – Témoignage

Si Joseph Coward a tenu à témoigner de son enfance passée au sein d’une église Nouvelles Frontières dans l’Essex, c’est qu’il aurait aimé que tout cela n’arrive pas.

Pour lui, cette église répondait à toutes les caractéristiques d’une secte : le sentiment communautaire, la pression psychologique, l’obsession du contrôle… Les adeptes étaient tenus de donner l’intégralité de leurs biens à l’église.

L’église a persuadé Joseph que le seul moyen d’échapper à l’enfer est de croire en Jésus. On lui enseigne que « Dieu est aussi réel que la loi universelle de la gravitation ». Les transes des fidèles au cours de prêches en glossolalie doivent être prises comme autant de preuves de son existence.

Les questions liées à la sexualité relevaient forcément du péché. On encourageait les jeunes à suivre des séminaires durant lesquels ils subissaient de longs réquisitoires sur les méfaits de la masturbation. Joseph a été profondément marqué par l’homophobie. Un ami homosexuel, qui s’était confié au pasteur, avait été obligé de renoncer publiquement à son homosexualité.

À l’adolescence, sa raison prend le dessus. Il réalisera plus tard que tous au sein de l’église étaient sujets à une hystérie collective et une hypnose de masse, que les choses arrivent parce que tout le monde y croit intensément. Si les leaders avaient soif de pouvoir, la plupart croyait sincèrement et était incapable d’y voir de la manipulation.

À 18 ans, ce monde qui lui a été imposé s’effondre. Après une sévère dépression et une tentative de suicide, il quitte cette église.
Joseph a pu alors constater à quel point on devient transparent pour ceux qui sont encore dans la secte. En quittant le mouvement, les anciens adeptes infligent une autre vérité à ceux qui sont restés. Il éprouve aujourd’hui beaucoup de rancune et estime avoir été victime de maltraitance.

(Source : Vice News, 09.02.2016)