Elle part vivre dans la jungle costaricaine avec son gourou

En février 2017, la disparition de Kayla Reid, originaire de Corner Brook (province de Terre-Neuve-et-Labrador), a causé un émoi important dans la presse canadienne. Sans nouvelle depuis plusieurs jours, sa famille a fait appel aux services de police qui, le 16 mars ont réussi à la localiser au Costa Rica et à entrer en contact avec elle. Elle avait rejoint Eligio Bishop, alias Natureboy, et ses disciples.

Très actif sur Youtube et Facebook, Eligio Bishop a probablement attiré la jeune femme sur un réseau social. Elle y apparaît rebaptisée Sun Ray par son gourou.

Eligio Bishop est un ancien mannequin, strip-teaser, prostitué et coiffeur et actuellement chef auto-proclamé d’un groupe à la doctrine mélangeant des concepts new age à des théories raciales.

Dans ses vidéos, il explique à ses disciples de ne pas faire confiance en leurs sens et affirme et que tous les individus partagent une seule conscience et une seule identité. Dans une autre vidéo mise en ligne le 20 mars 2017, il déclare que les gens qui le rejoignent doivent être compatibles avec lui. Cela nécessite qu’ils vibrent sur la même fréquence que lui et comprennent et voient la vie comme lui.

Le groupe est désigné tantôt sous le nom d’Ethériens, tantôt sous celui de Melanation (du mot mélanine, pigment biologique qui détermine la couleur de peau). Les personnes dont le taux de mélanine est le plus élevé sont les plus pures.

Sur insistance du gourou qui redoutait d’être accusé d’enlèvement, Kayla Reid a fini par rassurer sa famille, mais en lui signifiant bien qu’elle ne reviendrait pas.
Craignant que les remous provoqués par la presse ne nuisent à Natureboy, elle a finalement décidé de rentrer chez elle. Elle a affirmé à la presse : « j’aime vraiment ces êtres » […] « Pour ma sécurité et pour Natureboy, je dois m’occuper de moi-même ». Elle ajoute qu’elle ne retournera pas à Melanation pour éviter de nuire à sa « famille », mais annonce qu’elle repartira pour « faire son propre truc ».

Interrogé par The Western Star à propos de l’affaire, Mike Kropveld directeur exécutif du centre montréalais Info-Cult explique que les gens n’entrent jamais volontairement dans un groupe sectaire. Elles sont trompées par de fausses promesses de religion ou autres. Il déconseille aux familles de poser des ultimatums pour faire revenir leur proche et encore moins d’essayer de le sortir de force du groupe comme ça a pu être parfois le cas dans le passé. Enfin, il dit que lorsqu’un proche est engagé dans un groupe sectaire, la première chose à faire est de désigner celui de la famille qui sera le plus apte à rétablir la communication avec l’adepte.

(Sources: CBC, 17.03.2017 & CBC, 20.03.2017, The Western Star, 20, 03,2017 & 21.03.2017)