Canada / Narconon / David Love n’a pas l’intention de se taire

La plainte de David Love, ancien client toxicoman puis employé du centre Narconon Trois-Rivière, a été déclarée recevable : la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a reconnu que les droits humains du plaignant avaient été bafoués. Originaire de Colombie-Britannique, David Love avait porté plainte en 2010 pour des faits s’étant déroulé entre 2008 et 2009.


L’organisme chargé de veiller au respect des droits de l’homme au Québec a donc admis que David Love avait été financièrement exploité et physiquement maltraité alors qu’il se trouvait dans un état de vulnérabilité. La commission a reconnu, entre autres, que le centre lui avait lourdement facturé « un programme de désintoxication non validé scientifiquement comportant des risques pour sa santé et sa sécurité » – le personnel du centre n’était d’ailleurs pas qualifié. David Love affirme avoir subi des traitements de sudation 26 jours d’affilée et avoir absorbé de grandes doses de vitamines qui lui ont valu une hospitalisation, pour des problèmes hépatiques, à sa sortie du centre. Elle reconnaît également que Narconon a soumis David Love à des « pratiques humiliantes et dégradantes et à de mauvaises conditions d’hébergement et de nourriture », qu’il l’a contraint à des mesures forcées d’isolement, à de la coercition et qu’il l’a obligé à travailler sans rémunération. La commission soutient également que Narconon a donné de fausses informations avant et pendant le traitement lui donnant l’impression que les résultats étaient assurés.

Ces conclusions sont tirées de l’enquête qui a conduit le centre à fermer ses portes en 2012, après que les autorités compétentes lui aient refusé son accréditation comme « centre ressource en toxicomanie ».

Selon David Love, des conclusions similaires ont été rendues pour deux autres plaignants : Narconon est aujourd’hui sommée de dédommager les victimes. Il indique également que Narconon a tenté de lui proposer un arrangement à l’amiable prévoyant notamment de ne plus s’exprimer publiquement sur l’affaire. Il a refusé. Il souhaite que cette affaire éclaire d’éventuels candidats au programme Narconon.

La décision de la commission étant confidentielle, c’est le journaliste Tony Ortega qui a révélé l’affaire. Il a mené sa propre enquête sur la Scientologie et publié la résolution sur son blog.

Pour rappel : Narconon est un réseau de centres de désintoxication affilié à la Scientologie. Présents dans plusieurs pays, ces centres proposent des traitements basés sur les enseignements du fondateur de la Scientologie, Ron Hubbard.

Source : Huffington Post & Le Nouvelliste, 14.04.2014