Affaire de l’Institut Aubert : 13 ans plus tard…

Après 13 années de procédure, le parquet de Créteil a requis le renvoi au tribunal de quatre des sept personnes mises en examen dans le dossier de l’Institut Aubert situé à Vincennes (94), une école privée hors contrat « soupçonnée d’avoir appliqué des préceptes de la Scientologie à l’insu de parents d’élèves ». Parmi les personnes renvoyées au tribunal, se trouvent deux ex-responsables de la branche parisienne de la Scientologie.


La Scientologie n’a elle-même échappé aux poursuites qu’en raison de l’expiration « du délai raisonnable de jugement » a déclaré le substitut du procureur de Créteil, Bernard Thouvenot, « dans son réquisitoire ».

Toujours d’après le réquisitoire, des enseignants non titulaires des diplômes requis dispensaient à la cinquantaine d’élèves non seulement des préceptes scientologues mais appliquaient des méthodes dangereuses sur la plan médical, pédagogiques et sur le plan moral. Le procureur a réclamé le renvoi en correctionnelle de la dirigeante de l’établissement pour « tromperie » et « travail dissimulé ».

Des parents avaient appris avec surprise que leur enfant faisait le ménage dans l’école ou que l’institutrice lui avait appris « à faire passer une douleur » en appliquant « la technique du contact » mise au point par le fondateur, Ron Hubbard.

Dans les années 1990, la dirigeante était déjà à la tête d’un établissement proche de la Scientologie, l’Ecole de l’Eveil. Cela lui avait valu une condamnation à une amende en 1997 pour « s’être à tort prévalue de l’agrément de l’Education nationale ».

Le président de la MIVILUDES, Georges Fenech explique que l’éducation est un terrain de prédilection pour les sectes mais qu’il y a une vraie difficulté à déceler des dérives sectaires dans des écoles hors contrat.

Source : Le Parisien / AFP, 11.05.2011