« Réagir face aux théories du complot »

Selon le ministère de l’Education nationale, un jeune sur cinq adhérerait à la théorie du complot. La tranche des 15-30 ans est plus particulièrement concernée. Pour la ministre Najat Vallaud-Belkacem, si la théorie du complot n’est pas une nouveauté, elle a pris, au fur et à mesure que se développait Internet, une ampleur nouvelle. Le 09 février 2016, la ministre a organisé une journée d’étude pour « construire une réponse adaptée, qui rompe enfin la fascination exercée sur nos élèves par le conspirationnisme ».

Ces jeunes passent beaucoup de temps sur Internet où les thèses conspirationnistes se répandent. Les adolescents ont toujours été attirés par le mystérieux, l’ésotérique mais auparavant, il fallait acheter des livres pour s’y intéresser.
Très perméables à ces théories mais n’ayant pas encore suffisamment développé leurs sens critique, les jeunes ont du mal à se défaire du discours complotiste une fois qu’ils l’ont intégré. À cela s’ajoute le désir de transgression et une certaine paresse intellectuelle liés à l’adolescence.

Les enseignants ont un rôle à jouer dans la prévention en démontant la théorie du complot point par point, en créant avec leurs élèves un complot fictif ou encore en les plaçant dans une posture d’observateur. Cette nouvelle mission est ardue. Un professeur de lettre a expliqué que ces méthodes peuvent être contreproductives et se retourner contre l’enseignant qui se retrouve seul face à un flot de contre-arguments. Il préfère utiliser la rhétorique. Il pointe et décortique les procédés récurrents des complotistes.

En règle générale, les théories du complot se réfèrent à un groupe d’individus (templiers, illuminati, sorcières…) porteurs d’un projet de domination. Ces groupes seraient la cause de drames, attentats, guerres… Pour Rudy Reichstadt, fondateur de l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, le complotisme « tord la réalité dans le sens des intérêts de celui qui l’élabore » et « inverse la charge de la preuve » : c’est celui qui remet en cause la théorie qui doit prouver que c’est faux.

(Source : Site du ministère de l’Éducation nationale & Sud Ouest, 09.02.2016)