Un projet d’école hors contrat suscite l’inquiétude 

À Abbaretz, commune de 2 000 habitants située à 50 km au nord de Nantes, un projet de création d’une école privée hors contrat suscite des inquiétudes parmi certains habitants regroupés en collectif. Ce projet est porté par une congrégation catholique sédévacantiste et soutenu par des familles fréquentant une chapelle locale.

Le 15 novembre environ 1 000 personnes se sont réunies pour manifester contre l’ouverture de l’école. Le cortège, composé de parents, habitants, élus et militants, dénonce un projet jugé « antirépublicain ». Les manifestants craignent une « manipulation idéologique », la remise en cause des droits des femmes, des minorités et des homosexuels, ainsi qu’une séparation filles-garçons dans l’établissement.

Les habitants n’ont appris que récemment l’existence du permis de construire, délivré en novembre 2024 par la Mairie. Il concerne deux bâtiments de 475 m² et une cour de 220 m² sur une parcelle de 3 300 m². L’établissement, dont l’ouverture est espérée pour septembre 2026, pourrait accueillir jusqu’à 80 élèves encadrés par des religieuses dominicaines.

Le projet est porté par l’association Montfort d’Abbaretz cofondée par Jean-Claude Pons. Il est soutenu par les fidèles de la chapelle Saint-Étienne qui accueille chaque dimanche des messes en latin selon le rite traditionnel. Elle n’appartient pas au patrimoine du diocèse de Nantes, car les fidèles qui la fréquentent revendiquent une position sédévacantiste, proche de la Fraternité Saint-Pie X, sans aucun lien avec Rome depuis le concile Vatican II et les réformes de l’Église. Le père Rigoberto Sanchez Mariscal justifie le projet par la volonté de protéger les enfants des violences, drogues et pornographie qu’il estime présentes dans les écoles publiques et privées. Des parents soutiennent cette initiative pour offrir « le meilleur » à leurs enfants.

Les opposants dénoncent une éducation « en vase clos » et des « idées du Moyen-Âge » pour des futurs citoyens. Deux réunions publiques ont renforcé ces inquiétudes, notamment après des propos jugés choquants sur l’école actuelle réduite à une « garderie ».

La mairie, embarrassée, rappelle que le permis respecte le PLU et assure rester vigilante en lien avec l’inspection académique et la sous-préfecture. Le rectorat indique n’avoir reçu aucune déclaration d’ouverture. Les porteurs du projet affirment que l’école sera contrôlée par l’État et se défendent de tout sectarisme.

(Sources : Presse Océan, 03.11.2025, Ouest France, 15.11.2025 & Actu Pays de Loire, 17.11.2025)

  • Auteur : Unadfi