Un groupe mené à la baguette

James Levine, célèbre chef d’orchestre et pianiste américain, est accusé d’agressions sexuelles alors qu’il dirigeait dans les années 1960 la formation musicale de son université. Il aurait fondé un véritable mouvement sectaire entre 1965 et 1972.

Le Boston Globe a révélé des témoignages de membres de l’orchestre de l’université de James Levine l’accusant de les avoir maltraités. Les « levinites », comme on les appelait, étaient totalement soumis à leur chef qui dictait les principaux aspects de leur vie. Il décidait de ce qu’ils devaient lire, manger, aimer et comment ils devaient s’habiller. James Levine organisait des réunions quotidiennes chez lui, le soir, où il soumettait les étudiants à des tests musicaux difficiles pour pouvoir les humilier. Il testait leur loyauté en leur demandant de choisir entre leurs parents et lui. Il leur demandait également de rompre toute relation avec leur famille et leurs amis et leur interdisait plus généralement d’entrer en contact avec des personnes extérieures au groupe, de lire les journaux ou de regarder la télévision. Les relations amoureuses en dehors du groupe étaient proscrites car il prétendait qu’elles ruineraient leur développement musical. James Levine aurait également demandé aux adeptes d’avoir des relations sexuelles avec lui et organisé des séances collectives de masturbation. Les ex-adeptes racontent que Levine justifiait le mélange sexe-musique par une théorie holistique censée leur apprendre à se maîtriser sexuellement pour mieux supporter la rigueur de la discipline et améliorer leurs performances.

Agé de 74 ans, James Levine nie toutes ces accusations. Chef d’orchestre depuis quarante ans au Métropolitan Opera de New York, il a été licencié le 13 mars dernier, dès le début de l’enquête.

(Sources : Boston Globe & NPR 02/03/2018)