Un gourou français interpellé en Espagne

Université de la Relation

Le 24 mars 2011, G. L., 70 ans, et sa compagne ont été interpellés à Jaca, en Espagne, alors qu’ils débarquaient d’un vol en provenance du Costa Rica. Ce sont par les hommes de la Guardia Civil accompagnés de policiers de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) et du SRPJ de Pau qui ont procédé à leur arrestation. A la demande des autorités françaises, ils ont été extradés le 11 avril 2011 puis écroués à Nantes.


G. L. a été mis en examen pour viols, agressions sexuelles et corruption sur mineure de 15 ans, abus de faiblesse, escroquerie. Sa compagne a été mise en examen pour viols et agressions sexuelles.

Qui est G. L. ?

Un psychologue ? Un « maître de santé » ? Un « conseiller en pédagogie parentale »?.. Tels sont les titres dont il se pare.

En 1996, il crée l’« Université de la Relation » dont le siège se trouve au Costa Rica et qui prône le retour aux origines de l’homme « estimant que toutes les formes de civilisation l’ont perverti ». Il ouvre également des filiales : La Maison des Arômes, La Casa de la Humanidad…

Auparavant, en 1994, il avait fondé l’association «Les Jardins de la Vie » dans les Pyrénées Orientales. Cette association qui figurait dans la liste des sectes du rapport parlementaire de 1995 a été dissoute la même année.

Les « initiations » de « L’Université de la Relation » étaient dispensées en France dans une maison de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), à Jaca en Espagne, dans un gîte d’une palmeraie de Taroudant au Maroc ou bien encore au Costa Rica, dans une propriété, la Finca Huetares.

Six plaintes ont été déposées en France dans le Rhône, à Nantes, en Vendée, en Loire-Atlantique, dans le Gers…

L’une de ces plaintes a été déposée par le grand-père d’une jeune nantaise de 14 ans revenue de Jaca en Espagne où elle était partie avec sa mère. Une autre plainte a été déposée par une femme de 28 ans en décembre 2010.

J., un autre plaignant originaire de Vendée, raconte que, début janvier 2011, son ex-compagne voulait emmener leur fils au Costa Rica sur les injonctions de G. L. pour couper des « mémoires antérieures à la grossesse ». Son ex-compagne ne mangeait plus de viande et elle ne donnait plus de lait à leur enfant. Le père a pu finalement obtenir une ordonnance d’interdiction de sortie du territoire d’un juge aux affaires familiales.

Le « bouche-à-oreille » menait, la plupart du temps, les futurs adeptes à G. L., alias G. Y., un pseudonyme forgé à partir de son deuxième prénom. Mais depuis qu’il avait été « repéré » en 1995, G. L. « n’avait jamais cessé de faire naître des soupçons d’abus sexuels ». Il y a d’abord eu une enquête, ouverte après les plaintes pour viol déposées par une religieuse, qui a abouti à un non-lieu en 2004.

Il y a enfin plusieurs témoignages « qui éclairent » sur la personnalité et les pratiques de G. L., axées sur la sexualité.

Une femme de 46 ans, Danielle S. venue chercher de l’aide chez celui « qui se disait psychologue » raconte ainsi qu’il voulait voir ses deux filles de 13 et 15 ans pour « faire des analyses d’enfants » et qu’elles devaient être nues pour qu’il puisse contrôler leur « équilibre énergétique »… Ce qu’avaient refusé les deux jeunes filles.

A l’Université de la Relation, les conférences sur la santé ou sur « la sexualité » amenaient de nouveaux adeptes et « surtout de nouvelles femmes », qui, lorsqu’elles allaient au bout de la formation, devenaient « des femmes pionniers » ou selon certains observateurs, « des rabatteuses »…

Le travail commun des différentes instances : police française, Garde civile espagnole, MIVILUDES, ADFI Nantes, Réseau Parental Europe aura permis l’arrestation de G. L. qui, jusqu’à présent, avait toujours réussi à échapper à des poursuites…

Source : France Soir, Jérome Sage, 19.04.2011 & 20.04.2011 & & AFP, 18.04.2011 & Ouest-France, Agnès Clermont, 20.04.2011