La parution du livre de l’australienne Gail Tredwell1 a provoqué une onde de choc parmi les nombreux défenseurs de Mata Amritanandamayi, plus connue sous le nom d’Amma. Quinze ans après être sortie de l’ashram de Kerala (dans le sud de l’Inde), l’ancienne adepte décrit ce qu’elle y a vu et vécu durant une vingtaine d’années. Elle évoque notamment des violences physiques, des détournements de fonds et des abus sexuels. Les dévots réfutent ces accusations et s’organisent pour décrédibiliser Gail Tredwell.
Il a fallu à Gail de nombreuses années de repos, une bonne nutrition et le soutien d’amis pour avoir suffisamment de recul sur les vingt années passées au plus près d’Amma afin de témoigner. En très mauvais état physique, elle a dû mener de longs combats avec elle-même et lutter contre ses propres tergiversations pour sortir physiquement et mentalement de l’ashram. Il lui a fallu quatre ans pour écrire son livre et la force d’affronter le « châtiment » des dévots qui, elle le savait, suivrait inévitablement ses révélations. Elle savait également qu’elle devait retranscrire son histoire avec une conscience libre du sentiment de colère ou de vengeance. (…)