« Sept ans de réflexion »

Un habitant de Péronne (81), âgé de 78 ans, ancien Témoin de Jéhovah, vient d’être condamné par la cour d’assises de la Somme. Le 7 juin 2013, il a été conduit à la maison d’arrêt d’Amiens (81) où il devra passer sept années d’emprisonnement.


Entre 1988 et 1996, il avait agressé sexuellement et violé plusieurs de ses petites filles. Après avoir écarté des faits prescrits, l’ordonnance de mise en accusation a finalement recensé cinq victimes. Deux d’entre elles s’étaient portées parties civiles. Au cours du procès, Il a aussi été révélé que l’accusé avait violé sa fille en 1964.
Lors de l’enquête, il était apparu que des membres de la famille avaient été alertés tout comme les Témoins de Jéhovah. Il semblerait, selon un témoin direct, que le Péronnais ait d’abord été « pardonné à condition qu’il ne recommence plus ». Mais les actes de pédophilie ayant continué, il aurait fait l’objet d’une excommunication par le Collège des anciens.

Les faits n’avaient cependant pas été transmis à la justice. Cette absence de transmission est un reproche régulièrement fait aux Témoins de Jéhovah. Trois de leurs responsables avaient été convoqués devant la cour d’assises de la Somme. L’un d’entre eux, « ministre du culte à Péronne depuis 1995, soutient qu’il avait incité « la famille à porter plainte ». Cette réponse fait « bondir » l’avocate générale, Clémence Peyrou, qui lui assène que « s’il n’y avait pas prescription », il serait dans le box aujourd’hui parce que cette affaire avait été traitée à huis clos et que les faits de pédophilie avaient « recommencé ». Le « ministre des cultes » demande comment il aurait pu « vérifier » qu’il ne recommencerait pas. Ce à quoi l’avocate générale lui explique que c’est là « le travail de la police, des gendarmes et des magistrats ! »

Source : Courrier Picard, Tony Poulain, 07.06.2103 & 08.06.2013