La Scientologie est donc maintenant officiellement reconnue comme une « religion » par le Royaume-Uni. La Cour suprême a donc considéré qu’il s’agit d’un « système de croyance spirituelle ou non laïque » qui « prétend expliquer la place de l’homme dans l’univers et sa relation avec l’infini » et donner aux gens des conseils sur la vie.
Pourtant, dans un récent article de recherche publié par Terra Manca, un universitaire spécialisé dans les nouveaux mouvements religieux à l’Université de l’Alberta soutient que, à ses débuts, la Scientologie se présentait davantage comme une prétendue science que comme une religion.
Manca fait valoir que Hubbard souhaitait, à l’origine, proposer avec la Scientologie un traitement contre les irradiations en réponse à la paranoïa ambiante sur les armes nucléaires. C’est en partie pour cette raison que la Scientologie est devenue populaire et s’est développée aussi vite. Hubbard présentait ses techniques comme les seules pouvant permettre de survivre à une guerre nucléaire. Il rappelle que la pratique de la purification avait été inventée à cet effet. Manca rappelle que le traitement de Hubbard et les régimes de vitamines à haute dose sont non seulement scientifiquement douteux, mais pouvaient également être médicalement dangereux.
Stephen Kent et Terra Manca soulignent que la Scientologie mène depuis des décennies une guerre mondiale contre la psychiatrie, visant à la remplacer par ses propres techniques. Kent et Manca dénoncent également les méthodes de la Scientologie sur les lieux de catastrophe. Lors des attentats du 11 septembre 2001, la Scientologie opérait dans son coin et ne s’est pas intégrée à l’organisation générale.
La Scientologie est aussi une science de l’esprit à l’américaine, le seul espoir pour la santé mentale, alors que la psychiatrie et la psychologie sont respectivement des sciences russes et allemandes auxquelles elle s’oppose. L. Ron Hubbard a affirmé que les activités soviétiques contre l’Amérique étaient psychologiques. Il prétendait que « chaque chaire de psychologie aux États-Unis est infiltrée » par des soviétiques ou des personnes influencées par des soviétiques. Car la stratégie d’Hubbard n’était pas seulement d’exploiter la paranoïa populaire sur les retombées des irradiations, il exploitait également la peur du communisme.
Tous ces éléments rendent la récente décision du Royaume-Uni Cour particulièrement embarrassante…
Source : Huffington Post UK, 17.12.2013