Reportage en Haute-Normandie

Témoins de Jéhovah

Paris Normandie consacre une série d’articles au « décryptage de la vie des Témoins de Jéhovah haut‐normands ».


Présents depuis 1922 au Havre, les adeptes représentent aujourd’hui une communauté très bien structurée. Organisés en circonscriptions au sein de chaque région, les Témoins de Jéhovah havrais « font partie d’une entité locale appelée Normandie 2 », incluant Fécamp et Lillebonne, soit un total de 1.300 personnes.

Auparavant, les Témoins de Jéhovah tenaient un stand sur les marchés du Havre mais cette possibilité leur a été interdite, ainsi d’ailleurs qu’à d’autres groupements religieux. Ce qui n’est pas le cas pour le marché de Gonneville-la‐Mallet « où la communauté tient un stand hebdomadaire pour ses activités prosélytes ».

Le siège national des Témoins de Jéhovah se trouve à Louviers. Le complexe administratif et d’hébergement de l’organisation « occupe tout un pâté de maisons ». Trois cents personnes y travaillent. Le président de la fédération nationale, Guy Canonici, explique qu’au siège « on supervise l’oeuvre des Témoins de Jéhovah de France et d’Outremer », on traduit les publications et rédige les articles.

Les brochures mensuelles, La Tour de Garde et Réveillez‐vous, affichent d’énormes tirages : plus de 38 millions d’exemplaires « traduits dans toutes les langues ». Guy Canonici a réponse à toutes les questions de la journaliste : transfusion sanguine, désocialisation des enfants et affaires de pédophilie. Il affirme qu’il « n’y a pas de tribunaux ni de justice parallèle » et que les coupables sont dénoncés.

Que croire, demande la journaliste, rappelant qu’un article de La Tour de Garde de 1995 « suggère que dans les cas d’affaires anciennes, c’est plutôt la loi du silence qui doit prévaloir »…
« La doctrine a peut‐être changé… » s’interroge la journaliste.

« Un mouvement très paradoxal »

La présidente de l’UNADFI, Catherine Picard, estime que le classement des Témoins de Jéhovah parmi les mouvements sectaires en 1995 reste d’actualité. Leur « contexte de vie » : réunions obligatoires, prosélytisme par le porte-à-porte dont ils doivent se justifier, la surveillance des anciens sur les actes de la vie courante, n’amène guère à la réflexion personnelle et à l’expression de la critique ». Il est en soi un « contexte d’emprise mentale ».

Catherine Picard décrit « un mouvement très paradoxal, en apparence ouvert, composé de gens insérés, mais aussi très fermé, caractérisant le monde extérieur comme diabolisé ».

Source : Paris Normandie/Liberté Dimanche, Sandrine Grosjean, 06.12.2010