Prosélytisme en prison

Criminon, une association proche de la Scientologie prône un programme « de lutte contre la délinquance » élaboré par le fondateur de la Scientologie, Ron Hubbard.


Le « programme » en question, présenté comme un « code moral non religieux exclusivement basé sur le bon sens » tient dans un livret, « Le Chemin du Bonheur ».

Un détenu à Fresnes (Val-de-Marne), Patrice, vient d’alerter l’Observatoire international des prisons (OIP) après qu’il ait reçu une proposition de suivre gratuitement le cours « Le Chemin du Bonheur » en 20 leçons. Patrice a répondu qu’il n’était pas intéressé mais Criminon l’a relancé.

Le président de Criminon France, Gilbert Canali ne cache pas les tentatives de son association pour entrer en contact avec les détenus mais « réfute tout prosélytisme »… Il affirme qu’une soixantaine de détenus suivraient les cours.

En France, le programme Criminon existe depuis 1998 et bien qu’il ait du mal « à décoller », il inquiète malgré tout le président de la Miviludes, Georges Fenech. Car explique ce dernier, Criminon veut convaincre les détenus de quitter « la démarche psy », la psychiatrie restant « l’ennemi juré de la Scientologie ».

Criminon démarche également les familles des détenus et les visiteurs de prison. L’un d’eux a signalé avoir été contacté par un membre de Criminon aux portes de la maison d’arrêt d’Angers.

L’administration pénitentiaire qui participe à des réunions avec la Miviludes est censée remettre aux détenus contactés des documents d’information sur la Scientologie, voire de faire un signalement au parquet. Mais cette administration semble prise entre plusieurs « impératifs » : respecter la liberté de pensée et de culte, et lutter contre le prosélytisme.

Rappelons que les méthodes de Criminon ne sont basées « sur aucune étude scientifique » et les résultats avancés de son programme n’ont jamais été vérifiés, ni fait l’objet « de rapports indépendants ».

Source : Libération, Sonya Faure, 30.12.2011 & France TV Info, FTVi, 30.12.2011