Le 12 novembre Lydia Hadjara a déposé plainte pour « viol, viol par instigation, actes de torture ou de barbarie et abus de faiblesse » contre Claude Vorilhon et deux de ses disciples. Maître Aline Lebret, avocate de Lydia Hadjara, a lancé un appel à témoins afin que d’autres victimes des suspects se manifestent. Elle espère invoquer la prescription glissante afin que la prescription des faits, qui se seraient déroulés entre 1986 et 2007, soit levée.
La « prescription glissante », prévue par l’article 7-3 du Code de procédure pénale, instaurée par la loi du 21 avril 2021 permet de prolonger le délai de prescription des viols sur mineurs (trente ans à partir de leur majorité) si l’auteur commet une nouvelle infraction sexuelle sur un autre mineur avant l’expiration du délai initial. Deux conditions doivent être réunies : une récidive avant la prescription pour la première victime et une prescription non atteinte pour la seconde au moment de la plainte.
La plaignante, Lydia Hadjara, affirme avoir été emmenée dès l’âge de 4 ans par ses parents aux rassemblements du mouvement. Elle décrit dans un livre publié en janvier 2025 avoir été repérée par Raël à 10 ans, puis confiée à des « évêques hauts placés » qui l’auraient violée et préparée pour devenir l’une des « favorites sexuelles » du gourou à sa majorité.
Actuellement, aucune jurisprudence ni décision fondée sur la loi de 2021 n’existe. Elle a été évoquée dans l’affaire Patrick Poivre-d’Arvor mais reste inédite. Pour qu’elle s’applique dans le cas Raël, il faudrait que d’autres victimes se manifestent et remplissent ces conditions.
(Source : Le Club des Juristes, 21.11.2025)
