Nouveau chef d’inculpation contre Paul Mackenzie

Déjà poursuivi pour terrorisme, torture et cruauté sur enfants ainsi qu’homicide involontaire, le prédicateur autoproclamé Paul Mackenzie sera aussi jugé pour « l’assassinat de 191 adeptes de sa secte évangélique ». C’est ce qu’a annoncé un tribunal du Kenya le mardi 6 février.

En comparution devant le tribunal de Malindi, ce mardi 6 février, Paul Mackenzie a plaidé non coupable. Comme il l’avait déjà fait des précédentes poursuites engagées contre lui. Mais l’ancien chauffeur de taxi, devenu pasteur de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle, sera bien jugé pour « facilitation de la commission d’un acte terroriste, participation à une activité criminelle organisée, radicalisation, homicide involontaire, torture, cruauté et assassinat ». 29 autres personnes seront sur le banc des accusés. Une a été jugée mentalement inapte à être poursuivie après des expertises psychiatriques

Celui qui prêchait de jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » est en détention provisoire depuis le 14 avril. Quelques jours plus tôt, 429 corps ont été exhumés dans la forêt de Shakahola, sur la côte kényane. Le tribunal a estimé que 191 cas relevaient d’accusations d’assassinat, 238 d’homicide involontaire. Les autopsies ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim. Certaines ont été étranglées, battues ou étouffées. Les autorités ont annoncé que le site serait aménagé en « lieu de mémoire ».

Débat sur l’encadrement des cultes

La révélation de ce scandale, qu’on appelle aujourd’hui « le massacre de Shakahola » a ravivé le débat sur l’encadrement des cultes au Kenya. Le premier ministre Kithure Kindiki a concédé « une faille dans la sécurité avec des défaillances de la police et de la justice ». Le président William Ruto, fervent protestant, a décidé de créer un groupe de travail chargé de l’examen « du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses ». A suivre… Les précédentes tentatives s’étaient heurtées à une vive opposition au nom notamment de la liberté de culte.

(Sources : AFP & Kenya News Agency, 06.02.2024)

  • Auteur : Unadfi