Après 25 ans d’instruction, 16 scientologues poursuivis pour « escroquerie et exercice illégal de la médecine » ont bénéficié d’un non-lieu en octobre 2007. C’est en 1983 que le Parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire suivie en 1989 d’une seconde procédure pour des faits similaires.
Parmi les nombreux obstacles qui ont jalonné cette affaire, rappelons la disparition de l’intégralité du tome IX et la moitié du tome VIII du dossier d’instruction en 1998 et le fait que la magistrate alors en charge du dossier, Marie-Paule Moracchini, n’ait procédé à aucun acte d’instruction depuis 1989 et qu’elle n’ait conservé aucun double des pièces disparues.
La juge retrouvera pourtant six « autres » tomes intitulés « pièces annexes » « à la grande surprise de la chambre d’accusation ». Et ces pièces seront « nouvellement » versées à la procédure sans cotation : elles ne seront donc pas exploitées. Selon les informations, elles contenaient des rapports d’expertise, des éléments concernant une procédure déjà jugée à Lyon, des lettres de parties civiles faisant état de pressions mais aussi des plaintes remontant à 1983 qui s’étaient « elles aussi perdues dans les limbes ».
Des responsables au plus haut niveau de l’Etat et des parlementaires ont vu dans ces « évanouissements de pièces judiciaires » l’œuvre de la secte mais il s’agit de soupçons sans preuve… (…)