La Watchtower pourra-t-elle être poursuivie ?

En août 2019, l’État de New York a adopté une loi accordant aux victimes d’agression sexuelle, mineures au moment des faits, une année pour poursuivre des institutions accusées de négligence, et ce, même pour des faits prescrits.

Debbie McDaniel, ancienne Témoin de Jéhovah, a décidé d’intenter une action en justice pour négligence contre la Watchtower Bible et la Tract Society de New York en son nom et celui d’autres victimes d’un agresseur protégé pendant de nombreuses années par l’institution.

Debbie Mc Daniel a quitté sa congrégation de McAlester (Oklahoma) en 2013. Durant toute l’année qui a suivi son départ, elle a été harcelée pas ses anciens coreligionnaires qui surveillaient chacun de ses mouvements et ont essayé de démontrer son inaptitude à élever son fils en raison de sa relation avec une femme. Mais ce sont des faits bien plus graves qui l’on poussé à aller devant la justice en 2014.

Debbie McDaniel, aujourd’hui âgée de 50 ans, a été agressée lorsqu’elle était enfant par Ronald Lawrence, un Ancien de sa congrégation. Bien qu’elle ait signalé les agressions, elle a appris plus tard qu’elles n’avaient jamais été rapportées à la police. En 2014, R. Lawrence a comparu devant la justice pour 19 accusations de sévices sexuels, mais il est reparti libre car les faits étaient prescrits.

Il a été excommunié deux fois et a été réintégré dans sa communauté après s’être repenti de ses fautes. Selon James Alexander, un Ancien ayant quitté le groupe, « les Témoins de Jéhovah voient les choses d’un point de vue spirituel du péché et pensent qu’un pédophile peut se repentir, puis se mêler au public et faire du porte-à-porte. »

Bien que les faits contre Debbie McDaniel se soient déroulés en Oklahoma, ses avocats pensent que l’affaire peut être portée en justice dans l’État de New York car, selon eux, c’est la Watchtower de New York qui s’est montrée négligente. Ils s’attendent à ce que les Témoin sde Jéhovah s’opposent à cet argument et réfutent les accusations de négligence en avançant que leur statut clérical leur interdit de révéler des informations données au cours de la confession. Malgré la promulgation de cette loi, beaucoup d’anciens Témoins de Jéhovah ayant été abusés ne souhaitent pas porter plainte par crainte d’être ostracisés par leurs proches et faute de preuves suffisantes.

(Sources : Vice, 08.11.2019)

  • Auteur : Unadfi