Plusieurs hauts dirigeants des Témoins de Jéhovah ont été auditionnés par la commission royale australienne pour déterminer si l’organisation avait sciemment caché des cas d’abus sexuels sur mineurs. Depuis les années 1950, leur doctrine les autorise, pour protéger l’organisation, à mentir à toutes les personnes extérieures au mouvement. Ces témoins qui ont pourtant prêté serment, ont-ils tous dit la vérité ?
Chez les Témoins de Jéhovah, mentir à « l’ennemi » pour protéger l’organisation porte un nom : « la guerre théocratique ». L’ennemi, c’est Satan, il contrôle le monde extérieur et « en temps de guerre spirituelle, il est bon de détourner l’ennemi en cachant la vérité. » Même si cette notion est de moins en moins présente dans la littérature de la Watchtower, l’organisation l’enseigne toujours.
Sur une douzaine de procès étudiés, des preuves démontrant que les dirigeants avaient menti sous serment ou refusé de coopérer avec les autorités publiques, ont été mises en évidence. Dans plusieurs cas, ils ont conservé leur pouvoir dans leur congrégation locale. Dans la plupart des cas, les pédophiles ont pu continuer à abuser d’enfants à cause de cette attitude.
Le mensonge de Gerrit Lösch, haut responsable de la Watchtower a été démontré. Refusant de témoigner dans un premier temps, il a déclaré ne pas avoir, et n’avoir jamais eu d’autorité au sein de la Watchtower. Des documents internes prouvent qu’il était membre du Conseil d’administration et qu’il a supervisé l’un des deux départements traitant les allégations d’abus sexuels sur enfants au moins jusqu’en 2014.
L’enquête australienne a permis de révéler que, depuis 1950, 1.006 Témoins de Jéhovah ont été impliqués dans des abus sexuels sur des enfants et qu’aucun n’a été signalé à la police. La commission n’a pas le pouvoir de poursuivre les auteurs mais elle renverra tous les cas possibles devant les instances judiciaires. Elle prévoit également d’émettre des recommandations au gouvernement.
(Source : Reveal News, 23.09.2015)