Les médias se sont fait l’écho, à plusieurs reprises, de déviances de type
sectaire existant au sein de diverses communautés religieuses catholiques.
Notre article sera centré plus spécialement sur la « Famille St-Jean » qui
comprend une branche masculine et trois branches féminines : les
apostoliques, les contemplatives, et la branche annexe des adeptes de Tünde
Szentes (Mère Myriam), dites Soeurs mariales d’Israël et de St-Jean.
Comment fonctionne le pouvoir au sein de ce groupe religieux ?
S’il existe dans chacune des branches au moins quelques règles écrites de fonctionnement plus ou moins bien adaptées, elles ne sont guère appliquées et le pouvoir réel est détenu par quelques initiés ayant fait totale allégeance à la personne du fondateur, le père Marie-Dominique Philippe. Ce pouvoir s’exerce au nom de l’Eglise et de Dieu lui-même.
De nombreuses règles imposées par l’Eglise pour limiter le pouvoir des responsables ne sont pas respectées ; ainsi le rôle du maître des novices est souvent attribué au prieur d’un couvent, ce qui est en contradiction avec le Droit Canon ; la limitation de la durée des mandats des responsables des branches, imposée par l’Eglise, est rarement respectée surtout s’il s’agit du « Fondateur » ; celui-ci, à la fois « Maître » et « Père », est présenté comme le détenteur du Savoir et de la Vérité.
Le pouvoir des responsables est contraignant, il s’exerce au nom de la « sainte obéissance », au détriment de l’intime liberté personnelle (for interne). Une réelle pression (qui va dans certains cas jusqu’à la violence) est exercée par les « pères-maîtres » qui sont chargés de guider les nouveaux arrivés.
Les jeunes n’ont pas seulement intégré la communauté, ils sont réellement « possédés » par elle. On assiste à un véritable clonage des esprits. Ainsi formatés, les jeunes sont ensuite mis à contribution pour recruter au profit de la communauté.
Comment circule le savoir ?
Le détenteur du savoir a été le fondateur des frères de Saint-Jean maintenu très longtemps à la fonction de prieur général (jusqu’à l’année dernière, année de l’élection d’un nouveau prieur). Le message du fondateur est véhiculé en circuit fermé par un petit nombre de clercs. Aucune place n’est laissée pour une parole libre, toute forme de pensée étrangère est suspecte, le « Maître » a la connaissance et se place au-dessus de toute autorité. Cela a scandalisé de nombreux enseignants de la communauté : certains ont démissionné, d’autres n’ont pas accepté de reconnaître publiquement la prééminence du fondateur en matière d’enseignement et se sont vus prier de cesser immédiatement leurs cours.
Une vision manichéenne du monde diabolise tout ce qui s’éloigne un tant soit peu de la doctrine du fondateur et tous les adeptes sont littéralement inféodés à la pensée du maître jusque dans ses positions les plus extrêmes : ainsi le fondateur enseignait que la fin du monde se produirait à la charnière des années 2000 et 2001 et que la communauté St-Jean était créée pour les derniers temps de l’Eglise. (…)
Source : Communiqué de l’AVREF. Bulles n°81 – 1er trimestre 2004
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