Foix : le procès d’un gourou

Association de défense des libertés d'expression dans l'institution française (ADLEIF)

Robert Le Dinh, dit Tang, 51 ans, déjà condamné en 1987 par la Cour d’appel d’Agen pour escroquerie, comparaît devant les assises de l’Ariège, à Foix. Il est accusé par cinq femmes, dont deux mineures à l’époque des faits, de viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse au sein d’une « communauté » pseudo-religieuse qu’il a fondée.

Placé sous contrôle judiciaire depuis septembre 2009, Robert Lé Dinh comparaissait libre après deux ans d’emprisonnement, vendredi 10 septembre, à l’ouverture du procès.

Il dispensait ses « enseignements » à une vingtaine de personnes, créant plusieurs associations successives dont une, l’Association de défense des libertés dans l’institution française, qui se trouve dans la liste de sectes du rapport parlementaire de 1995.

L’affaire avait éclaté en avril 2007 lorsqu’un couple d’anciens adeptes, Dominique et Isabelle Lorenzato, avaient dénoncé aux gendarmes l’existence de ce qu’ils décrivaient « comme une secte et les pratiques de son chef ». Six autres parties civiles, dont l’UNADFI, les ont ensuite rejoints.

Selon les victimes, l’accusé se présentait « comme porteur d’une mission divine et imposait aux femmes des rapports sexuels » qu’elles acceptaient par crainte de « la loi du retour », principe selon lequel, d’après l’acte d’accusation, « toute mauvaise action génère une catastrophe ou un malheur pour soi ou sa famille… ».

Pour Me Picotin, avocat du couple Lorenzato, il s’agit d’une affaire de « de manipulation mentale et d’emprise ». Cinq chefs d’accusation ont été retenus contre Robert Lé Dinh dont ceux de viols sur personnes vulnérables et agressions sexuelles sur mineur.

Il est aussi accusé d’avoir reçu entre 2005 et 2007 environ 150.000 euros de ses adeptes qui lui reversaient une partie de leurs revenus et près de 80.000 euros par chèques… alors qu’il ne déclarait qu’environ 8.000 euros.

Un comité de soutien s’est formé à Madaillan (47), enregistré au titre d’association à la préfecture du Lot-et-Garonne.

Son procès devrait durer une semaine. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Sources : www.sudouest, Daniel Bozec, 01.09.2010 & ladepeche.fr, 06.09.2010 & L’indépendant.com, 09.09.2010