Depuis quelques années, nos associations font face à une recrudescence d’interrogations ou de signalements sur des mouvements se revendiquant « évangéliques ». Des groupes pseudo-évangéliques ou des pasteurs auto-proclamés surfent sur l’essor évangélique actuel pour mettre sous emprise leurs fidèles ouvrant la porte à des dérives d’ordre sectaire. En effet, certains éléments doctrinaux ou certaines pratiques représentent des failles dont profitent les « pasteurs » les moins scrupuleux. Après une brève présentation du mouvement, nous tenterons de pointer ces failles et, par des exemples factuels, de montrer les risques sectaires qu’elles peuvent engendrer.
Historique
Les racines du protestantisme évangélique se retrouvent dès le début du protestantisme au XVIe siècle, notamment dans deux courants : la Réforme dite « radicale » et le « non-conformisme anglais ».
C’est l’affichage des 95 thèses de Martin Luther, alors moine catholique, qui le 31 octobre 1517, sur la porte du château de Wittenberg (Allemagne), marque symboliquement le début de ce qui allait devenir la Réforme. Suivi par Ulrich Zwingli à Zurich (en 1524), Martin Bucer à Strasbourg et plus tard Jean Calvin à Paris et Genève, Martin Luther étend la Réforme sur la majeure partie de l’Europe du Nord-Ouest. Elle nait après différentes tentatives de conciliation avec l’église catholique, qui s’avèreront être des échecs. La Contre-Réforme catholique engagée à l’issue du concile de Trente ne permet à l’Église catholique qu’une reconquête partielle des populations converties au protestantisme…