Etats-Unis / Danse macabre

Une femme aurait été poussée au suicide par un gourou, « danseur » japonais, qui en avait fait son esclave physique et sexuelle et en la droguant avec des médicaments.

Sharon Stern, 32 ans, de Hollywood en Floride, a pratiqué le butô, un style de danse contemporaine japonaise, également appelée « danse des ténèbres » ou « danse du corps obscur » pour les thèmes tabou qu’elle explore. 

Son père, Tibor Stern, a déposé une plainte pour mort suspecte dans le comté de Broward, en Floride, contre son maître de butô, Katsura Kan, de son vrai nom Terugoshi Kotoura, qui lui aurait fait perdre la raison avant de la pousser à mettre fin à ses jours. Auparavant, elle s’était séparée de son mari. Katsura Kan avait convaincu la jeune femme d’oublier tout ce qui la rendait heureuse afin de ressentir la douleur et la souffrance afin de prendre le contrôle de ces sentiments. La jeune femme l’appelait Dieu.

Puis Sharon est devenue sa maîtresse. Katsura Kan l’a dépouillé de sa dignité : il l’a maltraitée, humiliée publiquement, insultée et poussée à prendre des stupéfiants. Elle l’avait rencontré à l’Université Naropa où elle étudiait les beaux-arts. Le programme comprenait le butô, enseigné par Katsura Kan. Les enseignements du japonais étaient fondés sur le déni et l’effacement de soi, la destruction de l’ego, le rejet de la famille et des amis. Selon lui, c’était la seule façon de pouvoir exécuter la danse. Devenue son assistante, elle a parcouru avec lui le pays pour faire la promotion de leur art.

En mai 2011, Sharon rencontre à Sao Paulo, au Brésil, un ami qui se rend compte qu’elle est dans un état second. L’ami racontera plus tard que Sharon n’était pas cohérente, quasiment incapable de communiquer. En août 2011, c’est l’ambassade des Etats-Unis à Copenhague (Danemark) qui alerteront la famille de la jeune femme et leur signalant qu’elle avait disparu. Partie pour Copenhague, la famille retrouve leur fille dans un hôpital psychiatrique. Kan avait amené sa troupe dans un quartier malfamé de Copenhague, les faisant dormir pendant deux semaines dans un bâtiment désaffecté et infesté de rats.

Kan avait déclaré à la police que la jeune femme l’avait suivi car elle était amoureuse de lui, d’ailleurs tous ses élèves étaient amoureux de lui.

Après avoir subi une dizaine de crises psychotiques, Sharon a finalement accepté d’être hospitalisée. Deux jours auparavant Kan lui écrivait un mail pour la dissuader. Le frère de la jeune femme raconte : « Il lui a dit qu’il ne croyait pas qu’elle était malade et qu’elle devait fuir son mari et sa famille ». Il alla même jusqu’à lui envoyer un billet prépayé pour la Thaïlande où il devait la retrouver. La séparation brutale de Kan s’est avéré être plus que Sharon ne pouvait supporter. Le 25 Avril 2012, Sharon est retourné au Brésil et s’est suicidée.

Le père de Sharon est persuadé maintenant que la compagnie de danse de Katsura Kan était une secte dont le leader était Kan. La mission de sa famille est de s’assurer que plus jamais personne ne tombera sous les griffes de cet homme. Il a déclaré : « Nous vivons avec la douleur. Nous sommes malades. Notre fille nous manque ». Ils ont créé une association, Families Against Cult Teaching(1), ayant pour but d’éduquer les gens sur les dangers que représentent les sectes et leurs dirigeants.

(1) Le site est: http://www.familiesagainstcultteachings.org

(Source: Daily Mail, Donna Andersen, 05.05.2014)