Toute son enfance, Esther a vécu au sein des Témoins de Jéhovah. À 18 ans, elle a claqué la porte de cette communauté rigoriste pour tracer un chemin à rebours d’une vie toute tracée.

Née en 1986, Esther est entrée dans le mouvement à l’âge de cinq ans, entraînée par sa mère, figure influente parmi les quelque 140 000 adeptes que comptait l’organisation en France à l’époque. « Pionnière permanente », sa mère détenait le plus haut statut accessible aux femmes dans la hiérarchie. Très tôt, Esther a été soumise aux règles strictes imposées par cette foi millénariste centrée sur l’attente de l’Armageddon.

Privée de télévision, de musique, de célébrations d’anniversaire ou de fêtes scolaires, elle raconte une jeunesse en retrait : « J’avais l’impression de regarder le monde depuis une fenêtre ». Certaines transgressions, furtives et coupables, devenaient pour elle des moments de tension intérieure.

À l’adolescence, la pression s’est intensifiée. Un mariage arrangé se profile. Pour reprendre le contrôle de son destin, Esther décide de quitter le mouvement. Elle simule une « faute grave », la fornication, seul moyen d’être exclue. Mais la peur est tenace : « J’avais l’impression qu’il allait m’arriver des choses horribles ».

Les années suivantes seront celles d’une reconstruction lente mais féconde. Esther, aujourd’hui docteure en astrophysique, s’est aussi tournée vers la psychologie. Elle est farouchement animée par le désir de comprendre les mécanismes d’endoctrinement et de libération. 

(Source : RTL, 06.05.2025)

À écouter dans l’émission Héros, 06.05.2025 : https://www.rtl.fr/programmes/heros/7900501568-l-integrale-esther-elle-a-grandi-au-sein-des-temoins-de-jehovah-philippe-pompier-de-l-extreme

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