
Alors que son supérieur doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Privas pour « abus de faiblesse » sur cinq anciens religieux, la Famille missionnaire de Notre-Dame (FMND) fait face à de nouvelles accusations.
À Bergerac, la communauté qui animait l’aumônerie du collège-lycée privé Sainte-Marthe Saint-Front, est soupçonnée d’avoir recruté des jeunes en situation de fragilité et d’avoir instauré un système d’emprise psychologique. Le parquet, qui a reçu plusieurs témoignages « inquiétants », a ouvert une enquête.
Parmi ces témoignages, celui de la maman d’une jeune fille de 18 ans, partie rejoindre la FMND en Ardèche quelques jours après sa majorité. « À 18 ans, on n’a pas le recul pour prendre une décision aussi lourde de conséquences. Elle n’a pas pu avoir l’idée toute seule », déplore-t-elle, désemparée. La marraine d’un collégien de 11 ans, orphelin de mère, raconte aussi s’être retrouvée « face à un enfant terrorisé ». Elle évoque « des messes obligatoires, des pratiques culpabilisantes, des menaces ou encore l’interdiction d’aller sur les réseaux sociaux et un isolement ».
Ces nouvelles révélations embarrassent l’Église. L’évêque de Périgueux, Mgr Mousset, reconnaît « des erreurs » mais n’a fait aucun signalement. Le vicaire général admet que la communauté a agi « hors cadre ». Il confirme que « la convention signée en 2008 ne prévoyait pas son implication dans l’aumônerie ». Ses activités ont été suspendues dans l’établissement en avril dernier.
Déjà classée parmi les « sujets d’inquiétude » par la Miviludes en 2021, la FMND dénonce des accusations « grotesques ». L’Église et la justice sont désormais saisies.
(Source : Sud-Ouest, 21.09.2025)
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