
Douze ans après un infanticide survenu à Paris, cinq membres du mouvement Art’as (Académie de Recherche Traditionnelle sur les Arts Sacrés) ont été interpellés le 25 juin. Quatre ont été mis en examen. Parmi eux, Bernard Montaud, fondateur du groupe spirituel controversé.
L’affaire remonte au 15 mai 2013, lorsqu’une mère de famille poignarde son fils de cinq ans, affirmant avoir agi sur « demande de son ange intérieur », avant de mettre fin à ses jours. Les grands-parents avaient alerté sur son implication dans la mouvance Art’as, soupçonnée de dérives sectaires depuis des années… Et toujours active avec quelque 200 membres en France.
Le groupe, fondé en 1984 par Bernard Montaud, kiné-ostéopathe, prône une forme de méditation appelée « assise immobile » et une doctrine inspirée de la « psychologie nucléaire ». Surveillé depuis 2004 par la Miviludes, Bernard Montaud est décrit par l’Unadfi comme étant à la tête d’un système d’influence à forte emprise psychologique.
L’opération, menée par l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP), a permis l’interpellation de cinq personnes âgées de 57 à 74 ans. Elles ont été placées en garde à vue pour homicide involontaire par personne morale, viol sur personne vulnérable et abus de faiblesse par personne morale. A l’issue de leurs auditions, quatre des mis en cause ont été mis en examen pour abus de faiblesse aggravé. Ils encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Patricia, la cinquième personne qui n’est autre que la femme du gourou, a été placée sous le statut de témoin assisté.
Cette intervention policière a également permis la saisie de trois lingots d’or, une trentaine de pièces d’or, 25 000 € sur des comptes bancaires et 2 000 € en liquide. Le château de Bernard Montaud, situé dans l’Indre et estimé à plus d’un million d’euros, devrait aussi être confisqué.
Les investigations se poursuivent, l’enquête ayant révélé un système d’emprise totale sur les adeptes d’une ampleur insoupçonnée selon une source proche du dossier. De nombreuses victimes auraient perdu l’intégralité de leur patrimoine au profit de l’organisation. Toutes n’ont pas encore été identifiées. Elles sont invitées à se manifester auprès des autorités.
(Sources : France Info, 25.06.2025 & Le Parisien, 25 et 27.06.2025 & La Nouvelle République, 27.06.2025)