Née d’une mère suisse et d’un père français tous deux haut gradés au sein de la Scientologie, Valeska a six ans lorsque ses parents divorcent.
Le père qui a obtenu la garde des trois enfants rejoint la Sea Org ou Organisation maritime, sorte « d’élite scientologue », à East Grinstred en Angleterre.
Les enfants entrent à l’internat de l’Organisation des cadets. Valeska y est affectée à des tâches de… nettoyage.
Sa mère se remarie avec un ancien ferrailleur français devenu très riche qui dilapidera sa fortune dans la Scientologie, avant de se suicider en décembre 1994. « L’indifférence et le mépris » de la Scientologie poussent sa veuve à dénoncer l’organisation sur TF1. Une attitude « qui coûtera cher » à ses enfants. La mère de Valeska devient une personne « suppressive », une paria. Valeska la verra cette année là pour la dernière fois avant longtemps.
Valeska est ensuite transférée au siège de la Scientologie à Clearwater (Floride) où elle est placée au service de David Miscavige, le leader de l’organisation. Elle est alors contrainte de signer un « contrat » qui la lie pour un milliard d’années à la Scientologie !
La jeune fille est âgée de 18 ans, lorsque David Miscavige la fait transférer à bord du « Freewinds », un paquebot qui croise toute l’année en mer des Caraïbes et « accueille les scientologues des plus hauts niveaux ». Elle y restera douze ans, quasi esclave, sous surveillance permanente et privée de passeport.
Prise dans un « engrenage », elle n’aura jamais connu « que cette vie là ». Devenue auditeur puis instructeur au sein de la Scientologie, elle se marie avec un membre de la Sea Org mais ne vivra avec lui qu’à peine dix mois en sept ans ! Elle divorce en 2005.
Fin 2007, considérée comme « dangereuse », Valeska est envoyée au RPF (Rehabilitation Project Force) à Sydney en Australie. Elle y rencontre un scientologue en rupture avec l’organisation avec qui elle se marie en secondes noces. Le couple rompt définitivement avec la Scientologie en 2009.
Aujourd’hui, la jeune femme vit en Australie et travaille dans « l’événementiel ». Elle confie avoir eu des difficultés à trouver du travail puisqu’elle avait arrêté ses études à… 14 ans. Elle ne possède aucun diplôme hormis des « grades » scientologues.
Il lui aura fallu « se réadapter au monde » et elle déclare avoir « subi un lavage de cerveau pendant les vingt neuf premières années de sa vie ».
Elle trouve le courage de parler mais ne peut que constater qu’elle ne dispose pas de moyens financiers suffisants pour attaquer la Scientologie.
Sources : leparisien.fr, Anne-Cécile Juillet, 02.02.2012 & d’après traduction de Jacques Richard, L’Illustré, Blaise Calame, 28.02.2012