
Le remboursement des médecines douces par les complémentaires santé divise. Dans le flou, les assureurs demandent un cadre clair : soit une reconnaissance officielle, soit une interdiction.
En mars 2025, un échange tendu entre Florence Lustman, présidente de France Assureurs, et la députée FN Joëlle Mélin a ravivé les tensions autour des soins non conventionnels comme l’ostéopathie ou la mésothérapie. Ces pratiques, non reconnues par la Sécurité sociale, représentent pourtant 3 à 5 % des remboursements des mutuelles. C’est dix fois moins que l’optique ou le dentaire, mais leur coût global (près d’un milliard d’euros en 2022, contre 200 millions en 2014) interroge. Cette somme correspond à la contribution exceptionnelle demandée aux mutuelles en 2025 pour financer le budget de la Sécu. Le Sénat recommande donc de les exclure des contrats responsables, estimant qu’elles pèsent sur les cotisations sans concerner tous les assurés.
Les assureurs, eux, défendent ces garanties. Depuis la crise sanitaire, la demande a explosé : + 10,4 % en un an dans les contrats collectifs selon une étude de 2023. Aésio rembourse jusqu’à 19 pratiques, Groupama 8, et même la MGEN s’est convertie à ces offres. Pour beaucoup, c’est devenu un argument marketing incontournable.
Certes, mais la popularité de ces soins alerte les autorités. Entre 2022 et 2024, 37 % des signalements à la Miviludes concernaient le secteur bien-être. Si certaines pratiques, comme l’ostéopathie ou l’acupuncture, sont encadrées, d’autres restent à la lisière du charlatanisme.
(Source : magnolia.fr, 15.05.2025)