La Miviludes dénonce la passivité ministérielle face aux dérives sectaires en santé

Invitée au congrès annuel CHAM1 qui tenait cette année sa 9ème édition, Hanène Romdhane, cheffe de la Miviludes, a pris la parole à propos des « charlatans, des criminels » qui investissent le champ de la santé : « Ces «praticiens» n’ont qu’un seul intérêt : tirer profit financièrement des personnes en les manipulant mentalement ».

Les dérives sectaires en santé explosent. Fin 2020, sur les 3 000 saisines enregistrées par la Miviludes, 38 % relevaient de la santé. « L’engouffrement dans ces pratiques non conventionnelles est terrible », atteste Joséphine Cesbron, présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI).

Hanène Romdhane regrette « un vide juridique et une absence de prise en compte de cette problématique au niveau du ministère de la Santé ».

Elle souhaite que les pratiques de soins non conventionnelles « soient encadrées par la loi ».

Elle aborde également le noyautage des pratiques de soins non conventionnelles au niveau académique par exemple. Elle interdirait « toute formation des médecins à l’anthroposophie, comme c’est le cas à l’Université de Strasbourg ». « À l’AP-HP, déplore la magistrate, vous pouvez trouver dans les salles d’attente des prospectus pour des pratiques de soins non conventionnelles, sans avoir aucune garantie qu’il s’agit de gens sérieux.»   

(Source : lequotidiendumedecin.fr, 14.10.2022)

1. CHAM réunit chaque année fin septembre à Chamonix 550 décideurs et experts de premier plan du monde de la santé issus d’horizons différents : ministères, administrations centrales, associations de patients, hôpitaux et cliniques, recherche et industrie, assurances et mutuelles, politiques.

  • Auteur : Unadfi