Des oncologues vent debout après les propos de Francis Lalanne 

Ce 22 juillet, le chanteur Francis Lalanne a annoncé être en rémission d’un cancer, affirmant s’être soigné sans recourir à la médecine traditionnelle. Une déclaration qui a fait réagir le corps médical, inquiet de possibles dérives.

Francis Lalanne a surpris en affirmant, dans une interview accordée au chroniqueur Jordan De Luxe, avoir surmonté un cancer grâce à des traitements « non agressifs », excluant tout protocole conventionnel. « Je n’ai pas le droit d’en parler, car ce n’est pas forcément autorisé en France », a-t-il déclaré, tout en refusant de préciser la nature de la thérapie suivie.

Ces propos ont fait bondir de nombreux médecins. Le Dr Jérôme Barrière, oncologue et ancien chef de clinique à l’université de Nice, a tenu à réagir, « non pas pour polémiquer », mais pour alerter les patients. « Si les médecines alternatives ne sont pas autorisées, c’est qu’il y a une raison. Elles peuvent être dangereuses », rappelle le médecin évoquant les traitements souvent mis en avant dans ces circuits parallèles. « Le bleu de méthylène ou des méga doses de vitamine C sont des méthodes non validées scientifiquement et souvent promues par des charlatans » souligne-t-il, n’excluant pas que « Francis Lalanne est peut-être lui-même une victime ».

Il rappelle par ailleurs une étude publiée en 2018 dans le Journal of the National Cancer Institute, selon laquelle les patients ayant refusé les traitements conventionnels en faveur de médecines alternatives avaient deux fois plus de risques de mourir dans les cinq ans suivant leur diagnostic.

Face à l’impact médiatique de la déclaration de l’artiste, le Dr Barrière lance un appel à la prudence : « Si on ne dit rien et qu’on ne conteste pas ses propos, on peut faire face à un vrai problème de santé publique ». Il encourage les patients à se tourner vers des spécialistes et à ne pas céder aux promesses illusoires de traitements non éprouvés.

Depuis la diffusion de son témoignage, Francis Lalanne n’a pas apporté davantage de précisions sur la nature de son cancer ni sur la méthode employée pour en venir à bout.  

(Source : Paris Match, 24.07.2025)

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  • Auteur : Unadfi