Le rapport d’information « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger » est le résultat de six mois de travaux de la Commission d’enquête du Sénat sur « l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé », présidée par Alain Milon. Son rapporteur, Jacques Mézard, l’a rendu public mercredi 10 avril 2013.
Ce rapport est scindé en 2 tomes. Le premier[1] contient l’analyse de l’ensemble des travaux : auditions, enquêtes, études, etc. Le second[2] consigne les 72 procès-verbaux des auditions de la totalité des personnes entendues par la commission. Ont été entendus les représentants des grandes administrations et des institutions de santé : conseils de l’Ordre, Haute Autorité à la Santé, établissements publiques et privés d’hospitalisation, etc. La commission a écouté la voix des victimes, de leurs proches et des associations qui les représentent. Soucieuse de respecter le principe du débat contradictoire, elle a également écouté et tenu à rendre publiques les auditions de thérapeutes, dont les pratiques « étranges lui ont semblé échapper à une pensée rationnelle », et de représentants d’organismes et d’associations « reflétant les positions de mouvements susceptibles de dérives sectaires ».
La suite de cette synthèse paraîtra dans le prochain numéro.
1ère partie : Dérives sectaires et santé, une influence dangereuse
Dimension thérapeutique dans les groupes sectaires
La dimension thérapeutique, qu’elle concerne le corps ou le mental, est essentielle dans le message des mouvements susceptibles de dérives sectaires. Son importance est centrale dans le sens où l’utilisation du soin – ou l’absence de soin – est un élément de pouvoir exercé sur l’adepte. Cette place centrale est confirmée par la diversité des pratiques thérapeutiques que promeuvent les mouvements sectaires et par l’importance, dans le discours de ces groupes, de leurs revendications thérapeutiques.(…)
[1] Tome I : Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger.
[2] Tome II : Procès-verbaux des auditions de la commission d’enquête.