
Face à une défiance croissante envers la science et une prolifération de fake news dans le domaine de la santé, le ministre de la Santé lance une offensive inédite : création d’un observatoire national, mise en place d’un programme d’éducation critique et un engagement renforcé avec les plateformes numériques.
Le 18 avril dernier, le ministère de la Santé a organisé le colloque « Lutte contre l’obscurantisme et la désinformation en santé » en réponse à une problématique devenue cruciale : la propagation d’informations trompeuses dans le domaine de la santé. Selon une enquête Verian pour Harmonie Santé et l’Inserm (février 2025), 66 % des Français jugent le secteur exposé aux fake news, 35 % peinent à trouver des sources fiables et 47 % affirment avoir déjà été confrontés à des informations mensongères sur la santé.
« Faire de la France un pays refuge pour la science »
Dans son discours, Yannick Neuder, ministre en charge de la Santé et de l’Accès aux soins, a déploré « l’absence, en France comme en Europe, d’une structure dédiée à la lutte contre la désinformation médicale ». Il a souligné « l’urgence d’agir pour préserver la confiance, la démocratie et la santé publique ».
Deux tables rondes ont structuré l’événement : la première sur la relation entre santé, science et médias ; la seconde sur la vaccination et la reconquête de la confiance. À l’issue des échanges, trois mesures ont été annoncées : la création d’un observatoire national pour centraliser la veille et agréger les données sur la désinformation, le renforcement du dialogue avec les plateformes numériques dans le cadre du Digital Services Act, et le lancement d’un programme d’éducation critique en santé, destiné aux professionnels, aux étudiants et à tous les élèves français. « La science mérite d’être défendue avec force », a martelé le ministre, appelant à faire de la France un « pays refuge pour la science ».
(Source Santé Mentale, 29.04.2025)