Nées sur internet à la faveur de la crise sanitaire, plusieurs communautés conspirationnistes, ayant pour ennemis communs la vaccination anti-Covid et la politique sanitaire du gouvernement, cherchent désormais à se regrouper physiquement dans des lieux reculés pour vivre autour d’idéaux communs.
Rejetant les autorités, leurs membres aspirent à fonder une société différente, plus proche de la nature. Pour One Nation, il s’agit de « démarrer un nouveau monde », « de se ressaisir sereinement de son pouvoir personnel et refuser toute autorité illégitime », tandis que pour Réinfocovid l’idée est davantage de se replier pour échapper à la « dictature sanitaire ». Si Louis Fouché affirme qu’il n’existe aucun projet communautaire l’impliquant, le journal Le Monde avait cependant signalé l’intention de membres du collectif de s’installer dans l’Aveyron.
Ce « conspirationnisme totalement assumé », se diffuse « des ‘antivax’ aux complotistes New Age cherchant à vivre en autonomie, en passant par les survivalistes », constate le chercheur en psychologie sociale Sylvain Delouvé.
Ce type de communauté attire de plus en plus l’attention de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui a reçu 28 saisines au sujet d’écovillages en 2021, dont 9 sur One Nation. Mais « si ces groupes sont profondément conspirationnistes, ils ne s’inscrivent pas « à ce stade dans la dérive sectaire », explique Christian Gravel, Secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et président de la Miviludes.
Cependant constate Pascale Duval, porte-parole de l’Unadfi, il y a chez les adeptes de ces communautés, inspirées par des idées new age « un besoin de fuir notre société pour recréer la leur. Avant, elle existait de façon virtuelle. Aujourd’hui, ils sont en train de la matérialiser ».
(Source : Blue Win, 21.11.2021)