
Sur Internet, des milliers de jeunes hommes lisent le même mensonge : « la domination est une force, la vulnérabilité est une faiblesse, les femmes sont une chose qu’on gagne, pas une personne qu’on aime ». James et Omar témoignent de ces dérives incels « destructrices ».
À 14 ans, James passait ses nuits sur des forums où il lisait que personne ne voudrait jamais de lui. Rejeté à l’école, fragile émotionnellement, il s’est laissé happer par la culture incel (célibataire involontaire) et les promesses toxiques des « pick-up artists » : séduire par la manipulation, dominer pour exister. Une illusion de puissance, qui l’a isolé et conduit au bord du gouffre.
James raconte comment il s’est façonné un masque d’« alpha » pour survivre, en classant les gens autour de lui selon leurs « valeurs sociales », en jouant des rôles, mais sans jamais créer de lien réel. Derrière la façade, il s’enfonçait dans la solitude, jusqu’à envisager le suicide. Le soutien maternel et une thérapie l’ont aidé à s’en sortir, à déconstruire l’idéologie misogyne et à réapprendre l’empathie.
Son témoignage rejoint celui d’Omar, 30 ans, qui a vécu une trajectoire similaire, enfermé dans une spirale de rejet de soi et d’idées incel. Lui aussi s’est relevé, grâce à la thérapie, en apprenant à se connecter sincèrement aux autres.
Tous deux alertent sur la banalisation de ces discours en ligne, qui séduisent des garçons perdus avec un cocktail de virilité caricaturale et de haine des femmes. Ils rappellent qu’on peut en sortir, mais que la vigilance des adultes – parents, éducateurs, thérapeutes – est essentielle. Car chaque nuit, des adolescents comme eux scrollent encore, en silence, à la recherche d’une réponse à leur mal-être.
(Source : Mamamia, 04.05.2025)
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