À Lac-Etchemin, dans Chaudière-Appalaches, la candidature de plusieurs membres associés à l’Armée de Marie, un mouvement religieux excommunié par le Vatican, soulève l’inquiétude d’experts et d’élus.

Le 2 novembre, les citoyens de Lac-Etchemin éliront leur nouveau conseil municipal. Une nouvelle équipe, baptisée Le Renouveau, menée par Johanne Plourde Têtu, brigue la mairie et plusieurs postes de conseillers.

Ce qui inquiète certains, c’est que quatre de ses membres entretiennent des liens avec l’Armée de Marie, également connue sous le nom de Communauté de la Dame de tous les peuples. Bien que le mouvement nie toute implication officielle, des spécialistes comme Martin Geoffroy, expert en radicalisation religieuse, voient là un possible conflit d’intérêts, l’organisation possédant déjà de vastes terrains de plus de 170 000 m² dans la commune.

Le directeur du Centre de recherche et d’innovation religieuse de l’Université Laval, Alain Bouchard, évoque de potentielles tensions liées à l’aménagement du territoire. L’ex-maire, Harold Gagnon, rappelle, lui, d’anciens différends immobiliers impliquant Johanne Plourde Têtu.

Selon Martin Geoffroy, « la présence de ce groupe religieux dans la sphère politique locale pourrait remettre en cause la laïcité municipale. Ce sont des gens très fermés sur eux-mêmes. On risque de voir des lois divines primer sur les lois civiles ».

Fondée en 1971 par Marie-Paule Giguère, l’Armée de Marie prône la préparation à la fin du monde et affirme que sa fondatrice recevait des visions divines. Bannie de l’Église catholique en 2007, l’organisation a créé sa propre Église parallèle, l’Église de Jean. Le mouvement, implanté à Lac-Etchemin, détient des propriétés évaluées à plus de vingt millions de dollars et aurait récolté plus de six millions en dons au cours des cinq dernières années. 

(Source : TVA Nouvelles, 14.10.2025)