
Dans Eddington, sorti le 16 juillet sur les écrans, Ari Aster livre un western satirique cinglant, miroir d’une Amérique fracturée par les crises du Covid, le racisme et le complotisme galopant. Joaquin Phoenix y incarne Joe Cross, un shérif aussi paumé qu’attachant, lancé dans une campagne populiste contre un maire démocrate (Pedro Pascal) aux accents woke assumés.
Le film, rythmé comme un Tarantino sous anxiolytiques, enchaîne les scènes absurdes et violentes dans une ambiance de chaos numérique. On rit jaune devant ce théâtre de la confusion où même l’amour adolescent peut faire basculer un militant woke dans les bras du trumpisme le plus radical.
Aster ne se contente pas de la caricature. Derrière le burlesque, Eddington sonde les fêlures de chacun, les douleurs intimes qui nourrissent les récits fous. Louise (Emma Stone), épouse délaissée, se réfugie dans les vidéos d’un gourou naturopathe inquiétant, inspiré de Thierry Casasnovas. À Eddington, la vérité est un mirage, et la dérive complotiste, un refuge.
(Source : Conspiracy Watch, 05.08.2025)