
Une enquête menée par l’institut Opinium pour l’organisation Stonewall révèle que les thérapies de conversion, bien que décriées, restent largement pratiquées au Royaume-Uni. Près d’une personne LGBTQ+ sur dix affirme avoir subi un exorcisme censé les « guérir » de leur orientation sexuelle.
La thérapie de conversion, aussi appelée thérapie réparatrice, repose sur la croyance infondée que l’homosexualité ou la transidentité peuvent être modifiées. Cette pratique controversée a souvent impliqué des violences physiques ou psychologiques telles que les électrochocs, la castration ou encore des agressions sexuelles dites « correctives ».
L’étude souligne que 12 % des 2000 personnes interrogées ont été victimes de viols « correctifs » et que les personnes trans sont particulièrement ciblées : 38 % d’entre elles ont subi des violences physiques et le même pourcentage a été exclu de leur communauté. La pression religieuse reste omniprésente : exorcismes, prières « purificatrices » ou encore ingestion de substances prétendument curatives sont évoqués par les répondants.
Malgré la promesse d’une interdiction légale en 2018, aucun texte n’a encore été adopté par le gouvernement britannique. Jayne Ozanne, militante et fondatrice de la coalition Ban Conversion Therapy, dénonce l’inaction des autorités et insiste sur les ravages psychologiques causés par ces pratiques, notamment dans les milieux religieux.
Le parti travailliste s’est engagé à inclure les personnes trans et non-binaires dans une future loi, alors que le gouvernement conservateur avait envisagé de les exclure. Stonewall appelle à une « prise de conscience rapide » démontrant que ces pratiques « sont encore trop répandues et souvent invisibilisées ».
(Source : Métro, 28.03.2025