Rétractation volontaire ou forcée ?

Le 29 mars 2017, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné un père incestueux, Témoin de Jéhovah, à deux ans de prison ferme et une inscription sur le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

Une plainte de sa fille en novembre 2014, avait été d’autant plus prise au sérieux que ses deux demi-soeurs avaient déjà porté plainte contre lui pour des faits similaires.1
Son témoignage et des SMS échangés avec son père ont rendu sa plainte crédible pour les enquêteurs.

Malgré ces preuves, la jeune femme s’est finalement rétractée affirmant qu’elle avait menti. Elle a retiré sa plainte et est venue au procès pour soutenir son père.

Cependant, au vu du dossier, les charges pesant contre son père n’ont pas été levées. Ce dernier ayant même expliqué avoir menti aux policiers pour protéger sa fille de poursuites en dénonciation calomnieuse.

L’avocate de la défense a demandé la relaxe de son client affirmant que les deux demi-soeurs de la jeune femme l’auraient instrumentalisée pour qu’elle accuse son père. La vice procureure a requis deux ans de prison ferme et une inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

Les juges ont préféré croire le premier témoignage de la jeune femme et ont donc suivi les réquisitions à la lettre.

(Source : Sud-Ouest, 30.03.2017)

1- Lire sur le site de l’Unadfi, Condamnation d’un Témoin de Jéhovah pour agressions sexuelles sur ses deux filles : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/condamnation-d-un-temoin-de-jehovah-pour-agressions-sexuelles-sur-ses-deux-filles