Des opposants sans concession à l’aide médicale à mourir

Alain Naud, médecin en soins palliatifs au centre hospitalier de Québec, s’insurge contre trois organisations de médecins catholiques opposés à l’aide médicale à mourir (AMM). En violation du code de déontologie, ces médecins souhaitent pouvoir abandonner les malades qui en font la demande et contestent le règlement du Collège des médecins les obligeant à les diriger vers un collègue. Ils prétendent que s’ils s’y conformaient, « leur liberté de conscience et de religion serait violée » et qu’ils seraient « exposés à une détresse émotionnelle ». 

L’’AMM génèrent, dans ces organisations, les mêmes réactions que l’interruption de grossesse et la contraception. Selon Alain Naud, l’opposition religieuse est légitime mais la liberté de conscience et de religion ne doit conférer aucun droit d’imposer ses convictions personnelles, religieuses ou idéologiques aux malades.

Refuser de rediriger les demandeurs d’AMM atteste d’un mépris à l’égard de ces personnes. Ces médecins ne peuvent pas imposer leur foi, leurs valeurs et leurs croyances. Si un de ces médecins refuse une AMM sans raison valable, il doit être dénoncé et faire l’objet d’une plainte auprès du Collège des médecins.

Le docteur Naud se souvient avoir questionné une de ses patientes en fin de vie, lui demandant si l’AMM qu’elle avait souhaitée n’était pas en contradiction avec ses convictions religieuses. Sa réponse fut claire : « Si le bon Dieu n’est pas capable de comprendre ça, ça me tente pas de passer l’éternité avec lui ».

(Source : Courrier-Journal, 08.02.2018)