The Guardian a publié le témoignage anonyme d’une ancienne Témoin de Jéhovah qui a quitté sa congrégation à l’âge de 18 ans et osé rejoindre le « monde »…
Sa mère a pleuré son départ comme si elle était morte. L’organisation l’avait convaincue qu’une fois à l’extérieur, les personnes devenaient inévitablement méchantes, égoïstes et qu’elles étaient vouées à une vie pervertie par la fornication, l’alcool et la drogue.
Tandis que les autres jeunes de la congrégation vivaient enfermés entre eux, cette ex-adepte a entretenu des amitiés avec des non-Témoins malgré cette image antipathique du « monde » – c’est ainsi que les Témoins de Jéhovah parlent des personnes qui ne partagent pas leur foi.
Ces amis constituaient un réseau qui lui a permis de s’apercevoir que les gens du « monde » ne correspondaient pas au portrait hostile qu’on lui avait dressé.
Elle doit son ouverture sur l’extérieur à ses parents, plus tolérants que la plupart des Témoins de Jéhovah et qui l’encourageaient à poursuivre ses études, alors qu’habituellement, leur foi les en écarte. En effet, pour les Témoins, tout temps qui n’est pas dédié à la prédication, au « ministère », est perdu et engendre un comportement matérialiste et égoïste. Mais de façon plus pragmatique, les études supérieures sont avant tout une menace car l’éducation ouvre les esprits en dehors de la foi.
Cette ouverture au « monde » et son éducation ont stimulé sa soif d’apprendre, de penser de façon indépendante et d’avoir la force de chercher des réponses en dehors de la littérature biaisée des Témoins de Jéhovah.
Se libérer de sa foi a totalement changé sa vie. Elle a fréquenté l’université où elle fait des rencontres qui ont fini de la convaincre que le « monde » était agréable, qu’on pouvait y penser par soi-même et s’exprimer sans prendre le risque de déplaire à quiconque.
(Source : The Guardian, 09.06.2016)