Tobie Nathan et Jean-Luc Swertvaegher ont publié le fruit de trois ans de recherche auprès d’ex-adeptes de sectes et de leurs proches. Cette  » recherche-action  » a été menée par des psychologues, des anthropologues et des philosophes de l’Université Paris VIII, en collaboration avec l’ADFI Paris.
L’ouvrage part de cas cliniques pour aboutir à une réflexion originale sur le phénomène sectaire et sur le type de prise en charge proposé. Sur ce point de la prise en charge, on aurait aimé avoir une analyse plus détaillée, car les auteurs restent à un niveau assez général, ce qui laisse l’impression de confusion entre accompagnement psychologique (offert) et prise en charge thérapeutique (attendue par les victimes). Le concept de  » manipulation mentale  » est critiqué et délaissé au profit des concepts  » d’influence et de transformation « . Les auteurs considèrent en effet le sectarisme comme un phénomène plus complexe que la rencontre d’un groupe d’escrocs et un sujet en état de faiblesse. Au contraire, l’adepte est présenté comme un être animé d’un désir de métamorphose (caractéristiques communes à tous les adeptes selon eux) auquel la secte fait une  » promesse d’initiation « , qui n’aboutira finalement jamais. D’autre part, les auteurs montrent comment la sexualité est utilisée pour effectuer ce qu’ils appellent le  » rapt de l’âme  » de l’adepte en faisant également abusivement recours au concept de « sorcellerie ».
Cet ouvrage, assez facile d’accès, propose un modèle théorique particulier et critique qui alimente, de manière originale, la réflexion générale sur le phénomène sectaire.