Réflexion en trois chapitres sur le thème de l’émotion dans un monde qui, plus que jamais, lui accorde une place privilégiée. Ainsi de l’émotion « retrouvée » à l’émotion « dénaturée », le philosophe Michel Lacroix tente de trouver un compromis et en préconise un « bon usage » !
Dans une société toute entière agitée par des émotions tant individuelles que collectives, l’auteur dresse le portrait de  » l’homo sentiens  » aux facettes multiples, à mille lieues du sage stoïcien, « véritable repoussoir pour notre idéal de frénésie émotionnelle » ! Il compare les cathédrales de pierre, facteur de cohésion sociale, contraignante et terrible, aux cathédrales virtuelles d’aujourd’hui, « cathédrales émotionnelles », rêves éphémères d’un lien social « sans obligation, ni sanction », comblant un idéal de parité qui table tant sur le fusionnel que sur l’individualisme.
Ses nombreuses références littéraires, en particulier à Rousseau et à Lamartine, nous replongent dans une « émotion-sentiment », bien loin de l’émotion-choc, nouvelle égérie contemporaine. Après le credo du « libérez vos émotions » cher aux années 70, la conclusion de Michel Lacroix nous engage à livrer une deuxième bataille. Celle qui libérera… notre sensibilité.